La ville de Québec, avec ses 300 000 habitants, génère autant de pollution lumineuse que les 5 millions de citoyens de Boston, selon ce que rapporte l'Astrolab du Parc national du Mont-Mégantic. Si les normes d'efficacité énergétique de la Capitale-Nationale pourraient être améliorées, cette diffusion disproportionnée de la lumière vers le ciel est notamment attribuable à la réflexion par la neige.

Le centre d'activités en astronomie du Mont-Mégantic décrit la pollution lumineuse comme «toute modification de l'environnement lumineux naturel et toute nuisance provoquée par la lumière artificielle», notamment «du fait de la réflexion sur les particules en suspension» comme la poussière ou l'humidité. Évidemment, le type d’éclairage routier, des commerces et des propriétés privées en est la source.

Le bleu et le blanc

La responsable du service à la clientèle et du marketing du Parc national du Mont-Mégantic, Marie-Georges Bélanger, a participé au projet de conversion des luminaires pour la sauvegarde de l’observatoire. Elle pointe de ce fait que les luminaires à bannir des villes sont les sources d’éclairage bleu-blanc incandescentes. Celles-ci provoquent un aveuglement accru, à cause de leur diffusion de lumière blanche; d’autant plus que la lumière la plus nuisible pour l’observation du ciel est celle qui émet d’importantes quantités de lumière bleue, selon ce que rapporte l’Astrolab.

Si la pollution lumineuse est si importante, explique Mme Bélanger, c'est parce qu'elle ne décroit qu'en «fonction du carré de la distance». Ainsi, un «village de 3 000 habitants [situé] à 10 km d’un observatoire pollue le ciel de la même façon qu’une ville de 300 000 habitants à 100 km de ce même observatoire», selon l’Astrolab du Parc national du Mont-Mégantic.

Dans les environs de l’observatoire, tous les luminaires ont été convertis à un éclairage jaune-orange à base de sodium à haute pression, «plus doux pour l’œil». La conversion de 3 300 luminaires réalisée en un an grâce aux importantes subventions soulignées par Mme Bélanger, s’effectue actuellement à l’échelle de d’autres villes, mais toutefois au rythme plus lent du remplacement naturel du parc urbain.

Le couvert de neige joue bien pour une part de la réflexion de la lumière, mais Mme Bélanger insiste sommes toutes sur le fait qu’au Québec, «on est les champions de l’éclairage parce qu’il ne coute rien», dû aux tarifs avantageux d’Hydro-Québec. Elle juge ainsi que ce sont «les mentalités qu’il faut changer».

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