Un patient qui vient de recevoir le diagnostic d’un cancer de stade avancé devrait toujours adopter une attitude réaliste pour garder le moral.

L’optimisme réaliste pour mieux vaincre le cancer

La pensée réaliste proposée par Josée Savard empêche le patient d’adopter une attitude positive irréaliste dans laquelle il ignore toutes les conséquences associées au cancer. Une attitude qui, selon la conférencière, ne mènerait qu’à une détérioration du niveau de vie, a pointé la conférencière. «C’est faire comme si le problème n’existait plus», déclare la psychologue. Ce genre d’évitement mène souvent à des symptômes anxieux.

Voir toujours les choses positivement est bien vu dans la société, mais «souvent, le patient n’arrive pas à l’adopter». «Il se sent alors coupable», ajoute-t-elle. Les pensées négatives reviennent alors aussitôt : «C’est ma faute si je n’ai pas réussi à vaincre mon cancer».

Espérer le meilleur

Dans une situation réelle, un patient pourrait dire qu’il va guérir et que le cancer sera un obstacle qui le rendra plus fort. Son attitude pourrait toutefois finir par s’inverser : «Je vais mourir. Cela ne vaut plus la peine de vivre».

 L’optimisme réaliste serait ainsi l’attitude à adopter, selon Josée Savard. Cette attitude implique que la personne envisage tous les scénarios réalistes, positifs ou négatifs, en espérant que le meilleur survienne. «D’habitude, quand on laisse l’évitement de côté, les pensées qui font peur ne reviennent pas», observe-t-elle. Cette pensée aiderait donc le patient à améliorer sa qualité de vie en attendant la fin de la maladie.

Avec cette attitude, donc, le patient ne se blâme pas pour sa condition. La psychologue pointe que cette attitude aide en somme à prévenir la dépression, l’anxiété et tout autre comportement qui nuirait à la qualité de vie. Le patient met alors toutes les chances de son côté.

Adopter la pensée réaliste

Pour venir à bout de la pensée négative et irréaliste, les psychologues utilisent une thérapie qui remet en question le bien-fondé de ces pensées. «C’est une thérapie qui voit les pensées négatives comme des hypothèses», explique Josée Savard. Est-ce que ces pensées sont vraies? Quelle est la pire chose qui pourrait arriver et est-ce que je pourrais passer au travers? Il s’agit de questions auxquelles le patient doit lui-même répondre.

La psychologue a d’ailleurs observé une diminution des émotions négatives chez des patients qui avaient adopté des pensées réalistes. Le cas d’un patient anonymement nommé Marcel a été soulevé. Celui-ci se sentait coupable à cause qu’il fumait, mais sa culpabilité a diminué grandement en adoptant une attitude réaliste. «Il est vrai que j’aurais dû arrêter de fumer, mais je n’ai pas fait exprès pour avoir ce cancer», raconte Josée Savard, citant le patient. La thérapie cognitivo-comportementale est par ailleurs le type de psychothérapie qui a reçu le plus d’appuis empiriques.

Cette conférence a eu lieu dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’École de psychologie de l’Université Laval. D’autres conférences et festivités auront lieu au cours de l’année 2011.

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