De Québec à Sotchi

Audrey Robichaud et Philippe Marquis ont déjà établi domicile dans le village olympique après une qualification forte en émotions. IMPACT CAMPUS s’est entretenu avec eux à la suite de leur première descente d’entraînement en vue de la compétition.

Les deux bosseurs de Québec ne sont pas le point focal de leur équipe respective et tous deux semblent bien à l’aise dans leur rôle. « Alex [Bilodeau] et Mik [Kingsbury] sont timés comme des Rolex, j’en suis conscient, mais ça ne m’empêche pas de croire en mes chances », a commenté Marquis. Le skieur de 24 ans a passé par toute la gamme des émotions en ratant de justesse sa qualification olympique la semaine dernière, avant de se faire offrir un poste sur l’équipe canadienne à la suite de la blessure à Megan Gunning. « Ce n’est pas nécessairement comme ça que je voulais que se passent mes quelques semaines avant les Olympiques, mais rendu ici, je dors sur mes deux oreilles. La période la plus stressante c’était les qualifications, maintenant j’essaie de profiter au maximum de mon expérience », confie-t-il.

Philippe Marquis avait tout de même terminé troisième à l’épreuve de Coupe de monde à Sotchi l’an dernier, son second meilleur résultat en carrière.

Robichaud, 25 ans, vit quant à elle son aventure olympique un peu dans l’ombre des sœurs Dufour-Lapointe. « Ce qu’elles vivent c’est incroyable. C’est un rêve qui se réalise pour elles d’être les trois ici, et je le comprends bien. Ça ne me dérange pas du tout », affirme-t-elle. « Après tout, elles ont surtout plus d’attention médiatique, et ça ce n’est pas nécessairement un avantage. »

Blessée au genou en janvier, la bosseuse québécoise a elle aussi obtenu sa qualification olympique de justesse alors que sa condition physique était en doute. « J’ai reçu une injection [de cortisone] le 8 janvier et, depuis ce temps-là, ça va vraiment bien. C’est un peu raide en ce moment, mais je vais être prête pour jeudi », croit-elle.

Audrey Robichaud tentera de faire mieux que sa huitième place obtenue à Turin en 2006, alors qu’elle n’était âgée que de 17 ans. Philippe Marquis, lui, en est à sa première expérience olympique, où il pourra s’inspirer de son frère Vincent qui avait terminé quatrième à Vancouver en 2010.

Pas d’inquiétude pour la sécurité

L’ambiance est détendue au village olympique, un peu isolé du climat politique tendu qui entoure l’événement. « On était tellement dans le jus dans les dernières semaines que quand on est arrivé, je n’étais même pas au courant [de la situation] », avoue Robichaud. Les menaces terroristes et les politiques homophobes russes sont quelques-unes des histoires qui retiennent l’attention à l’ouverture des Jeux. « Sotchi sera probablement l’endroit le plus sécuritaire au monde », croit la skieuse.

Philippe Marquis dit noter des changements au fur et à mesure que l’événement approche. « Le processus est plus complexe. Un trajet qui nous prend habituellement deux minutes jusqu’à la montagne nous en prend 30 maintenant avec la vérification de la voiture et tout », explique-t-il.

Jusqu’au moment de dévaler les pentes, les athlètes profitent de la température. « Il fait chaud, on va se promener dans le village », explique Robichaud. « On s’entraîne le soir et la piste est ferme contrairement à ce qu’on aurait pu croire. » Les épreuves auront également lieu en soirée, jeudi et vendredi, où on annonce entre 3 et 11°C à la station balnéaire de Sotchi.

Les qualifications des femmes en bosses ouvriront le bal en Russie le 6 février, pour mener à la finale le 8 février. Du côté des hommes les qualifications et la finale auront lieu le 10 février.

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