Photo: Archives, Amaury Paul

Du Rouge et Or à la NFL : Antony Auclair passe à l’histoire

Un premier produit du Rouge et Or est parvenu à se tailler un poste dans une équipe de la NFL. Antony Auclair a réalisé l’exploit et s’alignera avec les Buccaneers de Tampa Bay cette saison.

Ignoré lors du dernier repêchage de la meilleure ligue de football au monde, le Beauceron ne s’est pas laissé décourager. En continuant de croire en ses moyens, il a ainsi pu atteindre l’objectif qu’il s’était fixé au moment de signer un contrat avec la formation floridienne en avril dernier.

« Mon objectif, c’était de faire l’équipe. Maintenant que ça c’est fait, c’est de participer à un match », a-t-il expliqué samedi après-midi. C’était quelques heures après avoir obtenu la confirmation qu’il avait décroché un poste dans l’organisation floridienne.

Même s’il fait partie des 53 joueurs des Buccaneers, il est conscient qu’il devra continuer de travailler comme il l’a fait lors des derniers mois pour obtenir une place dans l’alignement de 46 joueurs. Pour l’instant, sa nouvelle organisation le considère comme un réserviste.

Pour lui, il est hors de question de changer son approche. Il compte bien continuer à avoir autant de plaisir à pratiquer son sport de prédilection malgré la pression plus forte. « Ça a toujours été d’être le meilleur joueur et de m’améliorer chaque jour. C’est sûr que ça devient de plus en plus important parce que tu es payé. Tu as un peu plus de pression par rapport à ça. »

Pour l’instant, il peine à réaliser l’ampleur de ce qu’il vient d’accomplir. Avant lui, aucun autre joueur du Rouge et Or n’était parvenu à s’aligner pour une équipe de la NFL. Pourtant, le programme riche de neuf Coupe Vanier a produit d’excellents joueurs avant lui.

« Le Rouge et Or, c’était gros quand j’étais jeune, a-t-il affirmé avant que ses émotions viennent lui couper la parole. Il y a beaucoup de grands joueurs qui sont passés au Rouge et Or, donc c’est quand même assez spécial. »

Adaptation constante

Dans les prochaines semaines, celui dont le petit frère, Adam, évolue toujours pour le Rouge et Or continuera de s’adapter à son nouvel environnement. En plus de la chaleur, il doit toujours s’adresser aux autres en anglais. Chose qui n’était pas nécessaire de faire à Québec.

« Mon anglais s’améliore chaque jour. Je n’ai pas vraiment le choix. En meeting, on me pose des questions. Il faut que je réponde. Tranquillement pas vite, il faut que je fasse mon nom et que je prenne ma place. »

Fait cocasse: en raison de l’importante chaleur, il doit toujours amener deux ou trois paires de gants pour capter les ballons lors des pratiques étant donné qu’ils deviennent plein d’eau. Malgré cette situation, il est parvenu à se démarquer dans les dernières semaines. La façon dont il bloque ses adversaires et son agressivité sur le terrain ont été remarqués.

« Tout le monde est bon. Tu n’as pas le droit à l’erreur. C’est vraiment une game de détails. Dans les premières semaines, j’ai fait un saut par rapport à ça, mais je me suis ajusté très rapidement et je pense que les coachs ont apprécié ça. »

Une inspiration au Québec

Acceptant de revenir sur le sentiment qu’il a vécu en étant ignoré au dernier repêchage de la NFL, il a confié qu’il aurait eu plus de chances s’il avait évolué aux États-Unis durant son parcours universitaire. Du travail doit donc encore être fait pour renverser cette tendance.

« C’est sûr que tu espères être repêché parce qu’il y a un certain prestige derrière ça, mais la seule raison pourquoi je n’ai pas été repêché, c’est que c’est dur d’analyser le niveau de compétition au Canada », s’est-il fait dire par des membres de l’organisation des Buccaneers.

Il croit tout de même que les joueurs canadiens ont de bonnes chances d’obtenir une chance de se faire valoir au sein d’une équipe de la NFL. Il suffit d’avoir les aptitudes pour le faire.

« Si tu te démarques du lot et que tu es vraiment un bon joueur, on va te trouver. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et la technologie, c’est vraiment facile, précise-t-il. Que tu sois de Laval, de Montréal ou de Sherbrooke, si tu te démarques vraiment, si tu as vraiment un potentiel et un physique hors du commun, c’est sûr qu’on va te trouver. »

Donnant tout le crédit à Antony Auclair pour son accomplissement, l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin, croit quant à lui que son parcours pourrait l’aider à recruter certains joueurs dans le futur. Toutefois, pour aspirer à un poste dans une organisation de la NFL, la responsabilité de fournir les efforts appropriés revient au joueur et non pas au programme.

« Dans la capacité de développer des joueurs, on peut faire toutes les démarches, mais ça prend un individu spécial pour adhérer à un processus de cinq ans, a-t-il réagi. Ça va nous aider, c’est certain. C’est un accomplissement extraordinaire. »

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