Risque de grève à l’Université Laval

Une entente semble de moins en moins possible entre le Syndicat des employés et employées de l’Université Laval  (SEUL) et son employeur au sujet de la mise à jour de la convention collective échue depuis le 1er avril 2016. Devant un blocage, le SEUL songe à utiliser les grands moyens pour accélérer les discussions : la grève.

En octobre dernier, des publicités ont commencé à circuler à l’effet que des grèves pourraient avoir lieu à l’UL en 2017. Les étudiants ont du même coup été informés du risque que le déroulement de la session puisse être perturbé. Plusieurs mises en garde ont été organisées afin de les préparer à un possible dénouement malheureux.

Depuis, deux rencontres ont eu lieu afin de faire avancer les négociations entre les travailleurs de la fonction publique et l’Université Laval. Le conseiller syndical, Éric-Jan Zubrzycki, affirme que, même si « la qualité des discussions s’est nettement améliorée, nous sommes toujours devant une impasse et le risque d’une grève est bien réel ».

Le syndicat déplore les demandes jugées illégales de l’Université et le manque d’ouverture marquant de celle-ci face aux propositions qui lui sont soumises. M. Zubrzycki parle d’un dialogue de sourds avec une institution qui ne semble aucunement encline à négocier.

« Si l’université a retiré certaines de ses demandes dont celles qui ne respectaient pas la Charte des droits et libertés de la personne, elle maintient toutes les autres, sans faire de place aux demandes syndicales qui, pourtant, avaient déjà été convenues dans le cadre du processus régulier des relations de travail », précise-t-il en entrevue téléphonique.

À propos de la grève

Bien que le ton se soit amélioré aux tables de négociations et que certaines demandes aient été retirées, un arrêt de travail risque fort d’avoir lieu, selon lui. « On fait vraiment notre grève, qui a été votée à 80 % par 800 personnes lors d’une assemblée générale. Il y a une publicité que l’on fait rouler sur Facebook à l’heure actuelle. Si l’employeur ne s’assoit pas à la table de négociation, la session sera plus que perturbée. Des chances sont qu’elle soit annulée », poursuit le conseiller syndical.

Celui-ci ajoute qu’il faudra blâmer la gourmandise déraisonnable de la haute direction si les étudiants voient cette session bafouée. « On met souvent le fardeau sur le syndicat alors que c’est l’employeur qui est en demande. Il prend en otage ses propres étudiants en prenant des positions qui ne donneront pas d’autres choix au syndicat que d’exercer des moyens de pression lourds », reproche M. Zubrzycki.

La solution proposée afin d’éviter ces désagréments serait « d’avoir une reconduction de la convention collective à peu de choses près ». Jugeant ne pas être en demande, mais plutôt en discussion, le syndicat affirme qu’il ne changera pas de positions de sitôt.

À son avis, les étudiants peuvent donc craindre, de façon tout à fait justifiée, des perturbations pour leur prochaine session. Le SCFP se justifie en affirmant qu’il négocie de bonne foi avec l’Université Laval. « Ça se peut que la population ne soit pas contente. Ça se peut que les étudiants ne soient pas contents. Mais, chose certaine, ce n’est pas vrai que l’on va prendre des mesures qui font en sorte que les revenus du personnel vont diminuer de 60 % en valeur réelle sur 25 ans », martèle le leader syndical.

La suite dans ce dossier

Une rencontre avec un porte-parole de l’Université aura lieu le 11 janvier en après-midi. Elle sera suivie d’une journée de négociations prévue le 17 janvier avec un intermédiaire gouvernemental.

D’ici là, le risque de grève restera telle une épée de Damoclès au-dessus de la tête de plusieurs milliers de personnes à l’Université Laval. « Si les bottines suivaient les babines, les négociations iraient mieux. L’argent, il s’en gaspille à l’Université Laval comme ça ne se peut pas. Mais ça, ce n’est pas important. Mais quand c’est le temps de couper dans le personnel qui gagne le moins cher, on ne se gêne pas », conclut M. Zubrzycki.

Le rectorat de l’Université Laval n’accorde aucune entrevue pour l’instant.


Plusieurs services de l’Université Laval seraient paralysés dans l’éventualité où une grève se produirait sur le campus. En voici quelques exemples concrets.

-Accès à plusieurs salles de classe

-Bibliothèque (location, recherche, activités de formation)

-Changement de cours et émission de diplômes

-Entretien général (plomberie/électricité, etc)

-PEPS

-Perception des frais de scolarité

-Reprographie et impression dans tous les pavillons

-Résidences (règlement des loyers et nettoyage)

-Techniciens en informatique (maintenance des bugs)

VOIR AUSSI : Article du 15 novembre 2016 sur ce même sujet (cliquez). 

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