Du campus à la ville

Valérie Gaudreau est arrivée chez Impact Campus à l’automne 2002, alors qu’elle terminait ses études au baccalauréat en journalisme à l’Université Laval. Avec le recul, celle qui est maintenant chargée des affaires municipales au quotidien Le Soleil estime que les médias étudiants lui ont beaucoup appris sur son métier et son milieu.

Occupant le poste de chef aux actualités jusqu’en 2003, Valérie s’est rapidement découverte en tant que personne, mais également en tant que reporter à travers la couverture du campus chaque semaine. Elle admet d’ailleurs avoir mieux assimilé les réalités médiatiques au cours de son passage.

« Dans mon cas, ça a clairement été un déclencheur, lance-t-elle. Ça m’a appris ce qu’était vraiment la responsabilité d’un journaliste, en sortant du cadre scolaire. C’est un travail d’équipe qui prépare chacun d’entre nous à la vraie vie dans une salle de presse. »

Le caractère professionnel et réel : voilà donc ce qu’elle retient de son expérience chez Impact Campus, soulignant qu’il existe toute une notion d’engagement derrière la médiatisation d’une université.

« Tu te rends compte rapidement que ça ne fonctionne pas si l’une des roues du carrosse n’avance pas, explique-t-elle. Que ce soit en révision, graphisme, assignations, rédaction ou même publicité, on est dans une sérieuse entreprise de presse. »

Rôle de surveillance

Au Québec, la presse étudiante possède cette volonté et ce devoir d’approfondir les enjeux de la vie universitaire sous un angle bien différent de celui des journaux généralistes, selon Valérie Gaudreau. Celle-ci souligne que le campus est un territoire propre à de jeunes passionnés par la vulgarisation sociale.

« Les enjeux, la vie étudiante, le rapport aux assemblées, tout ça est dans l’angle mort du reste des médias, indique-t-elle. L’université est une ville, il y a là des cas très importants et il ne faut pas négliger son caractère social. Ils ont ce rôle essentiel qu’est de surveiller ça à l’année. »

L’ancienne étudiante croit avoir été sensibilisée, au cours de son séjour chez Impact Campus, à ce qu’est un produit final, médiatiquement parlant. « Il y a tout un investissement dans chacune des facettes du journal, note-t-elle. L’idée n’étant pas toujours de concurrencer les autres. On est à notre meilleur en mettant les forces vives et le regard de l’interne sur des enjeux étudiants. »

Situation unique

Aujourd’hui bien établie dans le paysage médiatique de la Vieille Capitale, Valérie Gaudreau continue de dialoguer avec plusieurs réalités dans le cadre de ses fonctions. Un élément qu’elle appréciait déjà à l’époque, entre les quatre murs du pavillon Alphonse-Desjardins.

« Ce que j’aimais aussi d’Impact Campus, c’est qu’il y avait des gens de partout, de tous les domaines, hors du journalisme, exprime-t-elle. C’est très représentatif du caractère dynamique de la presse étudiante en Amérique du Nord. »

La diversité culturelle et le professionnalisme des jeunes entreprises de presse n’a d’ailleurs jamais manqué d’attirer l’attention des Européens, selon la journaliste. Nos cousins français s’étonnaient souvent de son travail et de la qualité des journaux étudiants en circulation.

« Cette approche, cette ouverture, je sais qu’en France par exemple, ils étaient assez impressionnés de voir que oui, on était une vraie entreprise, affirme-t-elle. À cette époque du moins, c’était moins possible là-bas. »

Voie royale

Même si elle demeure consciente que son parcours est privilégié, voire même unique, Valérie Gaudreau parle de sa carrière en journalisme avec beaucoup de fierté. La jeune finissante qu’elle était est entrée chez Le Soleil par l’entremise d’un stage rémunéré de dix semaines. Une porte d’entrée extraordinaire, selon elle, qui n’existe plus aujourd’hui.

« J’avais fait quelques piges avec le Carrefour Express, un journal indépendant hebdomadaire, mais on peut dire que j’ai quitté Impact Campus pour Le Soleil, ce qui est quand même assez exceptionnel, admet-elle. Je pense qu’il y avait une attitude, une façon de voir le métier que j’ai réussi à implanter ensuite. »

Peu après, elle obtient de bonnes opportunités de reportages, autant en arts qu’aux faits divers et en politique. Elle suit même éventuellement une formation au pupitre, l’équipe chargée du montage visuel de chaque édition du journal. « J’ai pu avoir certains chiffres de reportage, d’autres de pupitre, et j’ai vécu de ça rapidement, ce qui est assez rare », admet-elle.

Depuis 2011, Valérie Gaudreau est affectée à la couverture des affaires municipales de l’administration Labeaume et de la ville de Québec dans sa globalité.

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