Dans la peau des parlementaires

Pour une 29e année consécutive, l’Assemblée nationale du Québec a accueilli 140 jeunes de 18 à 25 ans pour participer au Parlement étudiant du Québec (PEQ). Du 2 au 6 janvier dernier, ces étudiants ont pris la place des députés dans le cadre de cette simulation parlementaire très réaliste.

Thomas Thivierge

Durant la simulation, les participants sont séparés en deux groupes : les rouges, représentant un parti de droite ; et les bleus, davantage de gauche. À tour de rôle, ces deux groupes ont dû représenter le gouvernement et l’opposition officielle. De ce fait, ils ont eu comme mission d’élaborer deux budgets, six projets de loi et deux livres portant sur un dossier politique particulier.

Alors que certains ont joué le rôle de députés, d’autres ont rempli d’autres fonctions liées à la vie parlementaire, comme journalistes ou encore attachés de presse.

Une expérience inouïe

Certains vont au PEQ pour avoir une expérience pertinente à placer sur leur CV, d’autres pour en apprendre plus sur les rouages du parlementarisme québécois et les responsabilités qui viennent avec le métier de politicien. Toutefois, la plupart des participants semblent se rendre là-bas pour exprimer leur passion pour la politique.

« Il est intéressant de se plonger pendant quelques jours dans la vie d’un député ou d’un ministre, tant pour apprendre sur la politique que pour débattre avec d’autres étudiants sur des sujets qui nous tiennent à cœur », confie Alexandre Saulnier-Marceau, participant au PEQ et étudiant en droit à l’Université Laval. Même impression pour Marie-Christine Trottier, ancienne étudiante en histoire à l’UL et responsable du bureau des journalistes durant la simulation : « C’est vraiment une occasion unique de rencontrer et de débattre avec ceux qui deviendront les leaders de demain. »

Dans la peau d’un parlementaire

Cette immersion dans le monde de la politique a permis à ces étudiants de voir une partie de la complexité du métier de député. « C’est quand même stressant de devoir se lever en Chambre et prononcer un discours sans à peine pouvoir bouger, essayer de faire que tout soit correct, avoir un bon ton de voix, c’est surtout de travailler là-dessus qui est important », relate Fabien Imhof-Lavallée, participant au PEQ et étudiant en science politique à l’UL.

Selon Marc-André Boucher, lui aussi étudiant en science politique à l’UL : « La seule chose qu’on voit des politiciens, c’est qu’ils serrent des mains et qu’ils sont assis en Chambre, mais c’est beaucoup plus. Il y a un gros travail de préparation avant d’arriver au Salon bleu. […] Le travail du député pourrait se voir comme un iceberg : le plus gros du travail n’est pas connu du grand public, mais bien sous les radars ».

En plus de devoir siéger en Chambre, les participants se voient soumis à des conditions de vie très similaires à celles des politiciens, à savoir peu d’heures de sommeil, le stress de débattre en Chambre, de répondre aux journalistes, de faire avancer un projet de loi, etc.

Au final, la plupart d’entre eux ne ressortent pas de cette expérience sans avoir une nouvelle vision de la politique, et plus précisément du rôle des députés. « Le Parlement étudiant du Québec et le Forum étudiant m’ont permis de connaître plus en profondeur la vie parlementaire. Cette expérience me motive davantage à vouloir changer les choses. Nous pouvons influencer la politique plus que nous le pensons, il ne suffit que d’y mettre l’énergie », affirme Marc-André Boucher.

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