Brière défend les primes d’après-mandat

Denis Brière, recteur de l’Université Laval, se trouvait lundi devant la Commission parlementaire de la culture et de l’éducation. Sa dénonciation des compressions dans le réseau universitaire a accompagné les questions sur les primes d’après-mandat.

Alexandre Iracà, député libéral de Papineau, a d’entrée de jeu questionné M. Brière sur l’épineuse question des conditions d’après-mandat de la haute direction de l’Université. Le député s’est d’ailleurs montré frileux à questionner le recteur.

Il faudra attendre l’intervention du premier groupe d’opposition pour que les questions concernant la rémunération des hauts dirigeants prennent toute la place. Alexandre Cloutier, député péquiste de Lac St-Jean, a monopolisé presque l’ensemble de la période allouée afin de questionner M. Brière à ce propos.

La réponse du recteur est toutefois demeurée la même : « On m’interpelle alors que je n’ai pas fait partie de la décision. Ce n’est pas Denis Brière qui décide, mais je trouve que c’est de la très bonne gouvernance », a affirmé le recteur.

Selon ce dernier, le coût des primes d’après-mandat qui circule depuis le printemps dernier est faux. La décision d’augmenter les primes de fin de mandat des hauts dirigeants de l’Université représenterait une économie de 300 000 $ plutôt qu’une dépense que 1,4 million $.

Selon M. Brière, son salaire n’est pas excessif : « J’ai le plus bas salaire au Canada pour une grande université de recherche », a affirmé le recteur.

« Est-ce  qu’un recteur d’université pourrait pouvoir gagner deux fois plus cher qu’un Premier ministre ? », a plus tard insisté Alexandre Cloutier.

Sous-financement

Le recteur a profité de cette commission afin de dénoncer les compressions subies par son institution : « On ne peut plus vraiment absorber d’autres coupures, c’est impossible. Le dé-financement des universités est très important », a-t-il dénoncé.

Selon le recteur, le sous-financement des universités est chronique. Ce sous-financement a d’ailleurs été amplifié par les compressions des dernières années. Pour l’Université Laval, les compressions de 119 millions $ depuis 2009 font monter le sous-financement annuel de l’Université à 505 millions $.

Les compressions ont d’ailleurs un effet sur la performance de l’Université. « Les compressions à répétition commencent à se faire sentir sur le taux de diplomation dans de nombreux secteurs », a déploré le recteur de l’Université Laval. « C’est même la survie de programmes de formation qui est compromise ».

Aussi présent, Éric Bauce, vice-recteur exécutif, a également tenu à mettre l’accent sur les conséquences des compressions : « Des étudiants qui entrent à l’Université et qui ne diplôment pas sont des investissements perdus », a déploré le bras droit du recteur. « Ce n’est pas la qualité du diplôme qui va diminuer, c’est la quantité de gens qui vont avoir un diplôme. »

Le financement actuel des universités qui dépend de la quantité d’étudiants inscrits, est également remis en question par M. Bauce :  « La dernière fois qu’on est venu en commission, on a dit que si on continuait à financer les universités par tête de pipe on allait frapper un mur. Eh bien, le mur, il est là », a dénoncé le vice-recteur exécutif. Il préconise plutôt un financement par cohorte.

Le cas Copibec

La Coalition Avenir Québec a par ailleurs soulevé la question des droits d’auteur et du conflit légal qui oppose l’Université Laval à Copibec. « Dans un contexte de compressions, on s’est rendu compte qu’on pouvait faire ce même travail-là à un coût plus faible », a expliqué M. Bauce.

Il a également tenu à rassurer la commission quant à l’importance du respect des droits d’auteur pour l’Université Laval. « C’est un aspect très important pour nous le droit d’auteur, c’est l’essence de l’Université », a ajouté M. Bauce.

En chiffres

140 000 diplômés : environ la moitié des gens actifs dans la région de Québec.

3,5 milliards $ de retombées annuelles de l’Université Laval pour la région de Québec.

25 % des étudiants québécois qui partent étudier à l’international sont des étudiants de l’Université Laval.

Un budget de 992 millions $

L’Université Laval a le plus bas budget de fonctionnement pondéré par étudiant à temps plein d’une université avec une faculté de médecine à 9 092 $ par étudiant face une moyenne canadienne de 12 702 $.

Compressions de 119 millions $ depuis 2009

Un sous-financement de 505 millions $ par année

 

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