Inquiétude aux résidences

Plusieurs étudiants vivant dans les résidences de l’Université Laval sont inquiets à la suite des présumées agressions sexuelles qui auraient eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. Certains d’entre eux ont accepté de se confier à Impact Campus sous le couvert de l’anonymat.

Le sujet fait actuellement beaucoup jaser dans les couloirs du pavillon Alphonse-Marie-Parent. « Pour l’instant, il y a beaucoup d’agents, donc ça va, lance une étudiante. Mais je ne sais pas s’ils vont garder le même nombre dans le futur.  Il y a trois étages de filles et on en parle beaucoup entre nous. On a peur. »

Questionnés sur leur expérience personnelle, certains résidents indiquent que l’information leur est venue de leurs pairs, avant même la sortie dans les médias. « C’est arrivé à une de mes amies, au quatrième étage, une introduction par effraction, affirme une résidente. Elle m’a raconté qu’elle s’est réveillée, parce que quelqu’un est entré dans sa chambre. Il lui a demandé s’il pouvait rester et elle a dit non. »

Depuis que la nouvelle a été rendue publique, d’autres résidents se disent négligés dans le processus de sécurité de l’université. « C’est horrible et ça me fâche, puisqu’on est supposés être dans un environnement sûr et sécuritaire ici », s’indigne un autre étudiant sur le coup de l’émotion, alors qu’il venait de recevoir l’information.

Même si l’Université Laval assure avoir renforcé ses mesures de sécurité à l’interne pour rassurer sa communauté, ses membres ne se sentent pas tous et toutes à l’abri d’incidents. « On se texte quand on va aux toilettes. On en est à ce point-là, exprime une étudiante, accompagnée de son amie. Avant, c’était notre maison. Dans notre tête, c’était sécuritaire. Maintenant, de savoir que les douches ne sont pas barrées, ça fait peur. »

Des solutions envisageables

Plusieurs des étudiants rencontrés aimeraient que les procédures de sécurité dans les résidences et ailleurs sur le campus soient modifiées. Un étudiant approché estime que « n’importe qui peut entrer et qu’on ne voit pas beaucoup de caméras ». Selon lui, il serait nécessaire d’installer plus de dispositifs pour offrir une tranquillité d’esprit, et ce, même si la vie privée de tous en serait touchée.

À ce sujet, la porte-parole de l’UL Andrée-Anne Stewart assure que les portes des résidences se verrouillent automatiquement et qu’il y a bel et bien « des caméras sur différents étages dans différents endroits ».

D’autres, au contraire, croient que les étudiants ont aussi un rôle à jouer pour assurer leur propre sécurité. « Je ne pense pas qu’on puisse faire plus, car il y a une partie de responsabilité pour les résidents aussi, note un autre jeune homme. C’est tout de même inquiétant et si on peut faire quelque chose, on doit le faire ».

Les 300 agents du Service de sécurité et prévention (SSP) de l’université surveillent le campus 24h/24, 7 jours sur 7. Sauf que, selon certains résidents, leur présence n’est pas visible et devrait être repensée. « J’aimerais par exemple qu’il y ait des tournées parfois sur les étages. Je suis inquiète de me promener le soir », admet une étudiante.


Avis aux étudiants qui aimeraient obtenir de l’aide ou simplement discuter de ces évènements, le Centre de prévention et d’intervention en matière d’harcèlement (CPIMH) est disponible en toute confidentialité au local 3310 du pavillon Alphonse-Desjardins. De plus, des agents de conseil circulent depuis peu sur le campus et vous invitent à les aborder. Pour plus d’informations, cliquez ici

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