La Table du Pain : Venir en aide à la précarité étudiante

L’année s’annonce chargée pour l’équipe de la Table du Pain, ce comptoir alimentaire pour étudiants vivant des difficultés financières.

La présidente, Roula Hadchiti, et le coordonnateur, Maxime Lavoie, de l’organisme situé au pavillon Ernest-Lemieux, souhaitent concrétiser deux nouveaux projets. Une soirée-bénéfice ainsi qu’un contact visionnaire avec l’étranger sont dans les plans pour 2017.

Au début du mois de septembre, Roula Hadchiti a été finaliste pour le prix des Fondateurs de la Commission internationale de la Jeunesse de l’Amérique du Nord et Centrale. Une mention qui fait réfléchir l’association à propos de son mandat.

« Comme leader d’une conférence pour les étudiants en situation de précarité, nous souhaitons aller de l’avant vers l’international, pour rendre notre projet plus visible et créer des contacts», mentionne la présidente de la Table du Pain. Selon elle, il faut toujours garder un leadership qui est au service des autres.

L’étudiante au doctorat en sciences de l’éducation est originaire du Liban et citoyenne canadienne depuis 2016. Installée au pays depuis 2011, elle est arrivée au Québec avec l’intention de mettre son vécu à profit. « J’ai pu mettre mes compétences là-dedans, car moi aussi je suis passée par là », exprime-t-elle.

La présidente de la Table du Pain souhaite ainsi sensibiliser la population mondiale à la précarité des étudiants. « Si nous allons à l’international, c’est pour être un modèle pour les autres. Nous voulons leur dire que, même dans un contexte différent, vous pouvez aller aider celui à côté de vous. »

Soirée-bénéfice pour sensibiliser

Depuis le début de l’année, la Table du Pain travaille afin de mettre sur pied une soirée de financement. Le conseil d’administration prévoit un 5 à 7 ou un souper-bénéfice pour la fin de la session d’hiver 2017. L’objectif de cette soirée serait de sensibiliser le corps professoral, la direction et les anciens de l’Université à la précarité de certains étudiants sur le campus. Roula Hadchiti souhaite ainsi « mettre en contact la réalité d’un étudiant pauvre avec un professeur. C’est de dire à l’enseignant que toi, dans ta classe, tu as quelqu’un qui souffre ».

La demande de denrées et d’aide financière sur le campus est effectivement en constante augmentation. « En tant que présidente, je rencontre des gens qui, depuis des mois, sont dans leur chambre sans ne rien manger. Ils ne savent pas qu’il y a un comptoir alimentaire toutes les semaines », explique l’étudiante.

De son côté, le coordonateur général Maxime Lavoie précise que la Table du Pain « est un appui que nous donnons aux gens dans une situation particulière et difficile. On espère pouvoir mettre fin à cette situation malheureuse ».

Un financement diversifié

Encore une fois cette année, la grande guignolée étudiante aura lieu à la fin de la session d’automne. Cette guignolée permettra à la Table du Pain de recevoir de l’aide financière. Elle obtient également un grand soutien de la part de l’Université Laval. « Le Syndicat des professeurs est le principal donateur. Nous avons aussi le vice-rectorat, l’association des étudiants aux cycles supérieurs (AÉLIÉS), des donateurs personnels, des ministres et des députés qui financent nos activités », précise Roula Hadchiti.

L’an dernier, la valeur du panier de denrées offert par la Table du Pain se situait entre 30 et 40 $. Ce panier contenait des fruits, des légumes et des denrées non périssables. Cette année, l’organisme a choisi d’ajouter de la viande à son panier. Maxime Lavoie mentionne que la Table du Pain « est en premier lieu un comptoir alimentaire, mais qui va au-delà de ça et qui aide les étudiants, cas par cas. Ça ne se résume pas à venir chercher des denrées. Certains viennent ici pour l’aspect social et se sortir de la solitude. »

Selon les statistiques de l’année dernière, 620 étudiants étaient inscrits à la Table du Pain, dont 32 familles. « On donne un soutien individuel. Parfois, il nous arrive de payer pour des médicaments, des vêtements, un transport même, ça dépend de l’urgence », explique la présidente. L’organisme reçoit environ 35 000 $ par année. « Nous avons toujours su répondre à la demande, mais nous sommes parfois très serrés dans le budget », conclut la présidente.

En bref
  • En moyenne, 300 personnes profitent de la Table du Pain chaque semaine
  • 50 % des étudiants qui fréquentent la Table du Pain sont des étudiants étrangers
  • Des gens de 54 nationalités bénéficient du comptoir alimentaire
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