Le silence radio des associations étudiantes du Québec est inquiétant

Mensonges ou non-dits?

«Engagez-vous qu’ils disaient, engagez-vous!» Les soldats romains de la bande dessinée Astérix la trouvaient moins drôle une fois tabassés par les Gaulois gavés de potion magique. Les tas de sesterces promis par César semblaient bien moins alléchants tout d’un coup. C’est tellement facile de dire des choses de manière à ce qu’elles soient belles. C’est facile d’embellir une situation, à un point tel que la déception se fait bien plus dure à avaler une fois arrivée.

Les résidences de l’Université Laval sont les moins chères en Amérique du nord. «No wonder why», comme dirait l’autre. «Vous pouvez passer l’hiver en sandales et en shorts si vous en avez envie». Sauf qu’on ne parle pas du détour de fou qu’on doit faire pour se rendre à son pavillon en empruntant les sous-terrains.

Un film relativement récent nommé «The invention of lying» racontait l’histoire d’un monde ou le mensonge n’existait pas. Sous aucune forme. Pas même par omission. Il est très dur d’imaginer un monde de cette nature. Surtout de nos jours où tout se joue de cette manière. Soit ne pas dire une information pour espérer que tous l’oublieront.

Que se passe-t-il depuis près d’un mois et demi dans les associations étudiantes de la province? On ne sait que peu de choses à moins d’en être très près. Si on regarde de plus près le site internet de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), c’est le silence radio depuis le 8 décembre où la table se félicitait d’avoir claqué la porte de la rencontre des partenaires de l’éducation pour aller manifester dans la rue.

Même son de cloche du côté de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) qui n’a rien publié sur leur site depuis le 6 décembre, jour de la rencontre. Pas mieux chez la FEUQ qui nous invitait à visiter la page facebook de l’Alliance sociale le 15 décembre dernier. La page facebook est remplie de publication hétéroclites, mais ne suggère que peu de choses.

Ce que j’essaie d’amener ici c’est qu’on tente toujours d’emmener  une idée aux gens de manière à faire croire qu’ils y ont pensé par eux même. C’est l’idée même du film de science fiction Inception qui propose d’implanter une idée directement dans le cerveau d’un humain. Aller creuser bien profond dans la tête de gens pour se retirer ensuite et ne laisser aucune trace…

J’ai peur d’écrire les prochaines lignes parce que ça en choquera surement quelque uns. Le gros buzz manifestif d’avant la rencontre des partenaires de l’éducation entourant les manifestations et la grande rafale de colère étudiante que le gouvernement déclancherait avec la hausse des droits de scolarité ne serait-il que chose futile. Aussi futile que de chialer sur les résidences de Laval ou sur les corridors beaucoup trop long? Peut-être, mais ce qui m’écoeure encore plus que les menaces au gouvernement, ce sont des menaces dans le vide. «M. Charest, Mme Beauchamp, reculez! Disait l’ASSÉ sur Youtube avant les fêtes. Qui a tenu son bout du bâton? Qui a gagné? Laissons le temps décider, mais quelqu’un est certainement déjà en avance.

Consulter le magazine