Pour ses prouesses de communicateur scientifique, David Suzuki recevra ce vendredi le diplôme et les insignes de docteur en communication honoris causa de l’Université Laval.

David Suzuki : Portrait d’un grand écologiste canadien

Natif de Vancouver, David Suzuki amorce sa carrière en enseignant la génétique à l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver. Ses recherches lui donnent immédiatement une réputation nationale, alors qu’il est à l’origine de la découverte de plusieurs nouveaux types de gènes de par ses analyses sur l’organisme modèle de la Drosophila melanogaster, communément appelée «mouche à fruits».

Il entreprend par ailleurs d’autres recherches sur des mutations génétiques causées par certaines substances chimiques. Ces travaux lui vaudront, pour trois années consécutives, le prix E.W.R Steacie Memorial Fellowship, récompense décernée aux chercheurs de moins de 35 ans.

Un communicateur exceptionnel
David Suzuki est aussi un auteur. À ce jour, il a écrit 52 ouvrages scientifiques et de communication scientifique. Sa plus notable réalisation est sans doute sa collaboration à la rédaction  le manuel An Introduction to Genetic Analysis auquel il a collaboré en 1976. Cet ouvrage, qui enseigne la structure biologique et la fonction des gènes, demeure le manuel de génétique le plus utilisé aux États-Unis. Il a aussi été traduit en sept langues.

Au début des années 1960, David Suzuki se lance en télévision et en radio afin de sensibiliser les gens aux dangers des négligences humaines à l’échelle planétaire. En 1979, il se joint à l’équipe de la série scientifique The Nature of Things à la CBC, une vitrine médiatique qui deviendra son meilleur instrument pour dénoncer les abus faits aux écosystèmes canadiens.
Durant les années 1980, il réalise un reportage qui dénonce l’exploitation excessive de la forêt de la côte ouest de l’archipel Haida Gwaii, en Colombie-Britannique. Ce travail de l’équipe de The Nature of Things aura servi de catalyseur au protocole d’ententes entre la province et le gouvernement canadien pour la création de la Réserve de parc national de Gwaii Haanas.

Plus tard en 1987, Suzuki réalise un reportage spécial sur une maladie encore méconnue du public: le SIDA. Il aide alors les Canadiens à mieux comprendre le phénomène de pandémie du virus nouvellement baptisé VIH. Suzuki milite aussi pour que les gens atteints de cette maladie que plusieurs n’hésitaient pas à appeler la «peste gaie» puissent recevoir des soins dignes de ce nom.

C’est finalement en 1990 qu’il fonde la Fondation David Suzuki, un organisme qui travaille toujours de concert avec le gouvernement et les entreprises afin d’assurer une conscience écologique dans la société.

Dans un autre ordre d’idées, David Suzuki remet les pendules à l’heure avec un reportage diffusé au lendemain de la crise économique du début des années 1990. Voulant apporter un changement dans les façons de penser en termes d’économie mondiale, il vante les mérites de l’équilibre budgétaire au-dessus de la constante prospérité, une vision qui sert encore les politiques écologistes d’aujourd’hui.

Au tournant du millénaire, Suzuki devient un des grands défenseurs des mesures du protocole de Kyoto. En 2004, il se rend au-delà du cercle polaire afin de témoigner des effets des changements climatiques et de l’industrialisation sur les écosystèmes polaires. Une série de cinq émissions présente de fabuleux paysages sauvages peuplés d’ours polaires et de caribous, mais aussi des images des dégâts causés par le réchauffement planétaire.

Maintenant retraité et âgé de 74 ans, David Suzuki continue de parcourir le monde afin de propager son discours environnementaliste. Cet engagement lui a valu d’être reconnu comme  chef de file mondial en matière de développement durable par plusieurs institutions, y compris l’Université Laval

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