Modifications au règlement concernant le plagiat à l’UL

Après trois ans de travail en collaboration avec la CADEUL, l’AÉLIÉS et le Bureau des droits étudiants (BDE), l’Université Laval a fait l’annonce de certains changements en ce qui a trait au plagiat sur le campus. La nouvelle approche permettra aux professeurs et aux étudiants de s’adapter selon le contexte et d’agir à travers de plus grandes possibilités de sanctions.

Entrant en vigueur le 6 septembre 2016, ces nouvelles règles témoignent d’une ouverture au dialogue avec l’étudiant lors d’un conflit. C’est du moins ce que souligne Monique Richer, secrétaire générale de l’administration lavalloise. « On peut permettre à l’étudiant de reprendre un travail et de ne pas échouer son cours, explique-t-elle. Ça implique que le professeur soit ouvert et que la portion impliquée du travail soit de moins de 50%. »

Gare aux fausses conclusions toutefois : le zéro automatique « est toujours applicable » selon Mme Richer. Celle-ci rappelle qu’il ne s’agit pas d’une mesure d’assouplissement, mais bien d’un effort d’adaptation à la réalité étudiante. « On a simplement élargi les options, ce qui fait que le comité de discipline peut choisir sur une plus grande possibilité de sanctions », poursuit-elle. L’UL veut ainsi pouvoir laisser la chance au corps étudiant de se défendre en cas de conflit, pour qu’une décision plus éclairée soit prise.

Une bonne nouvelle pour tous

Composé de plusieurs membres de la communauté étudiante et de la direction, le comité responsable voit cette transformation d’un bon œil et parle d’une progression logique. Repensée, mais toujours appuyée sur de bonnes bases, cette nouvelle gestion du plagiat pourrait ainsi venir à bout du fléau. « Ça va peut-être permettre un meilleur dialogue entre professeurs et étudiants, raisonne l’ancienne doyenne de la Faculté de pharmacie. C’est la solution et le remède à cet enjeu qui a changé. »

Une distinction officielle sera maintenant établie concernant les projets d’équipe. Il s’agira de départager ce qu’est un travail commun – dont le résultat est le fruit de tous – et collectif, à travers lequel les étudiants se divisent la tâche de manière indépendante. « Avant, le principe de solidarité s’appliquait et tous les membres du groupe étaient automatiquement responsables, peu importe le cas, note Monique Richer. On va maintenant faire une différence en fonction de la preuve. » La secrétaire générale estime d’ailleurs que le flou entourant jusqu’ici les tâches en équipe est le principal responsable de l’augmentation des cas de plagiat à l’UL.

Ce nouveau cadre permettra enfin de revoir l’interaction entre les enseignants, les étudiants et l’administration. Il s’agit de poursuivre des efforts vers un traitement égalitaire pour tous qui passe par une bonne communication entre tous les groupes. « Ce qu’on avait remarqué, c’est que les gens faisaient la loi dans leurs facultés, sans aller vers le comité, exprime Mme Richer. On veut éviter que la loi se fasse individuellement, c’est pourquoi il y a des pratiques facultaires et de plus en plus de vigilance. »

Attitude d’ouverture et d’adaptation

En plein lancement, ces nouveaux principes devront trouver application sur le campus, auprès des différents départements. Le comité responsable promet d’être très ouvert aux suggestions dans les prochains mois et rappelle que la décision n’est pas figée dans le temps. « J’ai hâte de voir comment ça ira, mais on s’est donné le mandat chaque année de se rasseoir et de le réadapter, note l’ancienne professeure. Si on frappe un os, on va revenir, on va le modifier. »

De plus en plus populaire en éducation, le mode d’enseignement en ligne laisse présager un enjeu important en ce qui a trait au plagiat. Les frontières du web étant plus ou moins bien définies, le défi de surveillance est de taille. « On commence à avoir des dénonciations en ligne, depuis peu, avoue Monique Richer. C’est facile à repérer, mais si quelqu’un trouve un moyen, il faut mettre en place de moyens pour le contrer. »

D’ici là, la récente version de la politique en matière de plagiat de l’Université Laval sera présentée aux étudiants lors de la rentrée. Elle sera notamment disponible dans l’agenda, les plans de cours et les sites départementaux. Un projet de capsules en ligne, qui seront disponibles sur monPortail.ca, est également sur la table avec la CADEUL.

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