Crédit photo : Ludovic Dufour

Perturbation étudiante lors d’une conférence sur les opportunités commerciales entre le Brésil et le Canada

Le 5 février à l’Université Laval, une conférence organisée par la Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales et le CEDIMES-Canada présentait les opportunités commerciales entre le Brésil et le Canada à l’ère du nouveau gouvernement de Bolsonaro. Celle-ci n’a pas été reçue d’un bon œil par des étudiantes et étudiants qui se sont mobilisé(e)s pour dénoncer la présentation de l’élection d’un fasciste comme une opportunité.

Le petit groupe d’une dizaine de manifestants s’est tenu devant le local de la conférence, scandant «Pas de commerce avec les fascistes» et discutant avec les passants en échangeant leurs points de vue. On pouvait lire sur les pancartes des citations du président Bolsonaro tel que « ce sera l’exil ou la prison pour les gauchistes» et «tu ne mérites même pas que je te viole».

Un débat a éclaté entre un des manifestants et le professeur Zhan Su, expert du développement international à l’Université Laval. Le premier débattait qu’il était immoral de commercer avec des gouvernements d’extrême droite, alors que l’autre disait qu’il était injuste de se fermer au Brésil seulement pour une élection.

La troupe est finalement entrée dans la salle en répétant ses slogans et a finalement abandonné leurs pancartes devant la foule avant de se disperser. L’une des personnes assistant à la conférence est venue remercier les manifestants après leur départ. Les protestataires étaient contents du résultat, ils ont dit ne pas vouloir empêcher l’évènement d’avoir lieu, mais seulement de pouvoir exposer leurs points de vue.

Quelques heures auparavant, les étudiants s’étaient réunis dans le local de la RÉSUL (Regroupement des étudiants en sociologie de l’Université Laval) pour se préparer. Bien qu’ils ne pouvaient être certains des positions défendues durant l’évènement, c’est sa présentation qui a échauffé l’esprit des perturbateurs.

Effectivement, selon le site de l’Université Laval, sur les trois thèmes abordés durant la conférence l’un est «Commerce entre le Brésil et le Canada : nouvelles opportunités et nouveaux défis» et l’autre «Faire des affaires au Brésil : facteurs clés de succès». Présenter l’élection d’un «néo-fasciste» comme une opportunité commerciale est «inacceptable et immorale», concluent les manifestants.

Le mouvement s’est créé de manière «organique» selon ses participants, qui disent n’avoir aucun organisateur ou chef. Le message a tout simplement circulé dans le réseau de gauche et syndicaliste de l’Université.

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