Photo : Élia Barbotin

Semaine de l’entrepreneuriat : la responsabilité d’abord

Le Président d’honneur de la semaine de l’entrepreneuriat à l’UL, Georges Saad, a illustré lors d’une conférence sa vision de l’entrepreneur responsable. L’important est de créer une entreprise à notre image, favorisant l’humain avant les bénéfices.

D’entrée de jeu, l’entrepreneur de la région de Québec félicite l’UL pour sa participation à la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat, qui se déroulait du 13 au 19 novembre 2017. Il souligne l’audace de l’Université dans son virage vers l’entrepreneuriat responsable. Une vision qu’il prône depuis près de 10 ans.

Georges Saad est cofondateur de Spektrum Media, en plus de l’écosystème SPK, dont l’espace de coworking BNKR et le programme de start-up Apollo 13. Amenant une vision plus humaine à l’entrepreneuriat, il estime qu’une jeune entreprise doit voir au-delà de la richesse financière.

« Il faut inclure nos valeurs humaines, celles de notre équipe et de nos clients, dans cette entité distincte qu’est l’entreprise », témoigne l’entrepreneur. Ce modèle permet de fonder des projets plus responsables et d’éviter de créer « des compagnies monstres », qui font d’énormes profits, mais qui n’ont aucune valeur, explique-t-il.

Le modèle de Spektrum Media repose sur quatre concepts, explique le cofondateur. « Go slow », la fierté, la transparence et l’humanité sont les bases de sa compagnie.

« Go slow »

Dans le contexte actuel de rapidité et d’instantanéité, le président d’honneur voit comme un privilège la notion de prendre son temps. «Ça nous permet d’encrer des valeurs et de créer une vraie culture d’entreprise, avec des vraies relations », assure-t-il.

Estimant que chaque entreprise doit trouver la bonne vitesse de croisière, le fait de prendre son temps ne relève pas de la paresse, «mais plutôt d’aller à la bonne vitesse » Comme les bonnes choses prennent du temps, le cofondateur de Spektrum Media croit que c’est la clé pour construire une entreprise qui perdure dans le temps.

 Être fier et transparent

La fierté est un concept important pour l’homme d’affaires. Il estime que « si on mettait de l’avant la fierté de ce qu’on essaye de faire, le côté financier deviendrait secondaire. » Pour développer sa fierté, il répète qu’il faut détenir une compagnie profitable, peu importe son chiffre d’affaires.

« En étant profitable, on est autonome et beaucoup plus axé sur nos valeurs », explique Georges Saad, en illustrant l’influence que peuvent avoir certains créanciers ou actionnaires dans une compagnie. Toutefois, il rajoute que peu importe les profits que l’on fait, «c’est ce qu’on fait avec eux qui définit si c’est bien ou mal. »

« No bullshit » ou transparence, voilà l’autre terme que l’on peut lire dans les bureaux de Spektrum Media. L’entrepreneur estime que toute compagnie doit se fier sur des faits et laisser de côté certains indicateurs comme le nombre d’employés ou le nombre de clients. «La qualité de tout l’écosystème, on le voit dans ces faits. Ce qui est important c’est le ratio, pas le chiffre d’affaires », témoigne-t-il.

 L’humanité en premier

 L’humanité est au cœur de Spektrum Media et de l’entrepreneuriat responsable. Le concept est assez simple pour Georges Saad : « Lors d’une décision, si on doit choisir entre le côté financier et le côté humain, on va toujours, toujours, placer l’humain en premier. Tant que ça ne mettrait pas l’entreprise en péril », assure-t-il. Les nouveaux entrepreneurs doivent contribuer à développer de meilleurs humains.

« Nous croyons que les relations humaines sont plus essentielles que les contrats, les finances et que le travail occupe une place beaucoup trop importante dans nos vies pour que l’humanité en soi absente », conclut-il.

 Une semaine réussie

Nathalie Bissonnette, coordonnatrice pour le Comité d’action sur l’entrepreneuriat et l’engagement responsables (CASEER), confirme que l’organisation est très satisfaite de cette première édition institutionnelle. « On a montré toute la mobilisation qui se fait sur le campus en entrepreneuriat et les succès des entrepreneurs diplômés et étudiants de l’UL », souligne-t-elle. De plus, la coordonnatrice est ravie que cette dernière semaine ait su illustrer la diversité de l’entrepreneuriat.

L’organisation envisage déjà que la semaine de l’entrepreneuriat devienne un rendez-vous annuel. « On va faire un bilan, mais il y aura certainement une participation, peu importe la forme, à la semaine de l’entrepreneuriat de l’an prochain », croit Nathalie Bissonnette.

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