S’initier avec diligence

Des 11 500 nouveaux étudiants au premier cycle, beaucoup entameront leur baccalauréat avec les initiations. Ces activités conjuguent alcool, créativité et ridicule qui ne tuent pas. Mais à la suite de certains abus, l’Université appelle à la vigilance.

Jean Louis Bordeleau

On appelle maintenant « intégration » ces moments loufoques où l’on foule le campus pour une première vraie fois, où l’on s’introduit dans un nouveau programme, où l’on s’intègre parmi les 40 000 étudiants et étudiantes de l’Université Laval et, en premier lieu, ceux de son programme.

Chacune des associations a sa façon de procéder pour intégrer ses nouveaux membres. Traditionnellement, chansons, déguisements et autres accessoires sont de la partie. Par exemple, en génie, on invite à bricoler des ponts en treillis. Ailleurs, on se déguise. Souvent, on accumule dans la bonne humeur des points. Parfois aussi, ça dépasse les limites.

C’est ce qui est arrivé à la Faculté de droit plus tôt cet été. Une chanson de ralliement a été jugée trop vulgaire pour certains qui se sont plaints. Le porte-parole de l’Université avait alors déclaré au Soleil que l’Université « [allait] s’assurer que les activités d’intégration qui sont prévues pour les nouveaux étudiants respectent les normes minimales du bon goût et de la bienséance. »

Sans oublier des limites physiques. L’an passé, pour trois personnes, l’initiation avait nécessité une intervention médicale. L’une pour une blessure sérieuse au pied, et les deux autres pour coma éthylique. Pour le directeur des services aux étudiants, Denis Bussières : « c’est clair, pour les comas éthyliques, c’est zéro la proportion acceptable ».

Afin de prévenir les abus, Denis Bussières mentionne que « l’incitation à la consommation est interdite par la loi ». L’Université, elle-même partiellement responsable des activités, peut aller jusqu’à restreindre la tenue d’activités ultérieures pendant un certain temps si les organisations dépassent les bornes admises.

Mais il va sans dire, les accidents, ça arrive. C’est pourquoi des mesures sont prises pour encadrer ces activités. C’est aussi pourquoi ce genre de problème n’arrive pas chaque année.

Christine Poulin, une des responsables de l’intégration en génie civil, note que pour les activités se déroulant sur le campus : « des gens de la sécurité vont être présents pour contrer tout ce qui est des abus ou simplement sécuriser les gens. » Quant à la vulgarité des hymnes entonnés : « Les chansons ne sont pas trop crues », dit-elle avec le sourire.

À ce sujet, la présidente de la CADEUL, Caroline Aubry, invite à « éviter les dérapages, les comportements soit vulgaires, ou soit qui peuvent porter atteinte à l’intégrité de qui que ce soit. »

Elle a d’ailleurs rappelé aux concernés qu’« en tant que responsables d’organisation de ces activités-là, les gens peuvent porter plainte contre eux en regard des règlements universitaires, mais aussi dans certains cas, si ça dérape vraiment, au sens de la loi ».

L’organisation

Les associations étudiantes sont les premières responsables des activités d’intégration.

C’est pourquoi Caroline Aubry explique qu’« au printemps, on a toujours une formation qu’on offre avec différents intervenants de l’Université, que ce soit le Service de sécurité et de prévention, le bureau des évènements campus, des gens du Bureau de la vie étudiante aussi, pendant lesquelles on parle de l’organisation générale de ces activités-là : comment obtenir un permis d’alcool, louer du matériel, etc. On parle à ce moment-là de ce qui est vraiment proscrit. »

En outre, chaque association doit faire part au doyen des activités prévues. Des ajustements peuvent être suggérés. À tout moment, les règlements de l’Université sont appliqués.

Cela veut dire que toutes les boissons doivent être dans des contenants de plastique, ou de carton ou en canette; toute vente ou consommation d’alcool sur le campus n’est allouée qu’entre 17 h et 2 h sauf dans les endroits désignés tel que le Pub universitaire; de plus, selon le règlement, « dans tous les cas, ces activités ne devront pas dépasser cinq heures consécutives de consommation d’alcool ».

Malgré ces prérogatives de sécurité, le taux de satisfaction lors de ces activités est très haut. Selon Denis Bussières, un sondage mené auprès des étudiants chaque année le confirme.

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