Victoire pour ULaval sans fossiles

Suite aux pressions de l’association étudiante ULaval sans fossiles, l’Université Laval a finalement accepté de retirer ses investissements en énergies fossiles, mercredi.

À l’occasion d’une conférence de presse, le vice-recteur exécutif et au développement de l’institution, Éric Bauce, a indiqué que l’université retirera graduellement ses investissements des énergies fossiles. « On fait un pas de plus, on fait un commitment ». Selon lui, en plus de lutter contre les changements climatiques, le fait de réinvestir dans les énergies renouvelables sera payant à long terme pour l’ensemble de la communauté universitaire.

« Prenons l’exemple de la chandelle. Si on avait tous eu nos investissements dans les chandelles le jour où l’électricité fut inventée, on aurait eu des problèmes », a-t-il expliqué. 

L’Université Laval pourrait bien devenir une pionnière en la matière en optant pour un tel virage, indique M. Bauce. « On est la première université au Canada qui se lance dedans. Je sais qu’il y a aussi des discussions ailleurs comme à Ottawa et dans plusieurs universités ». En plus de cet exploit, le vice-recteur exécutif et au développement invite les autres administrations au sein du monde universitaire à emboîter le pas. « On va essayer de partir la roue pour que les gens embarquent. On veut montrer l’exemple et s’engager. »

Lutte étudiante acharnée

Cette décision résulte d’une mobilisation étudiante qui a débuté en novembre dernier sur le campus de l’Université Laval et qui s’inscrit dans un mouvement international plus large de désinvestissement des énergies fossiles depuis 2012. Le comité ULaval sans fossiles rappelle qu’actuellement « l’Université Laval, sa fondation et ses quatre régimes de retraite détiennent plus de 80 M $ d’actifs en fossiles ».

En trois mois, le comité a réussi à obtenir le soutien, via une pétition, de plusieurs étudiants et d’associations sur le campus, tel que la CADEUL, ainsi que des organismes internationaux comme la Fondation David Suzuki. Ainsi, la porte-parole d’ULaval sans fossiles, Alice-Anne Simard, se dit énormément satisfaite de l’annonce et espère que l’université va continuer dans ce sens à long terme.

Des représentants d’ULaval sans fossiles et de la haute direction de l’université s’étaient rencontrés le 26 janvier dernier. Au cours de la séance, les deux parties se sont entendues sur un gel des investissements en énergies fossiles et un désinvestissement progressif sur une période de cinq ans.

« Nous étions étonnés, car on ne croyait pas être pris au sérieux, mais nous croyons en leur bonne volonté et au projet du développement durable », confient les membres de l’association.

La direction a aussi proposé la création d’un groupe de travail formé d’experts qui travailleraient sur la question, de concert avec des professeurs et des étudiants.

Nouvelles activités militantes

Malgré la bonne nouvelle, le comité ULaval sans fossiles souhaite poursuivre ses activités militantes à travers le campus. « Ce n’est pas fini. On veut s’assurer que l’Université Laval tienne ses promesses. » Les membres prévoient notamment tenir une conférence sur les dangers des compagnies fossiles.

De plus, ils envisagent de proposer un rapport de recherche au groupe de travail afin de suggérer des pistes de solution. Certains, plus optimistes, croient que cela va peut-être engager une compétition entre les universités canadiennes pour devenir la première institution au pays sans investissements en énergies fossiles.

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