Le Web à Québec 2021 : Une 10e édition éclectique

La semaine dernière s’est déroulée la 10e édition du Web à Québec, événement majeur dans la sphère numérique francophone en Amérique du Nord. Malgré le contexte pandémique, les organisateurs de l’événement ont su faire preuve d’ingéniosité pour que cette dixième mouture puisse avoir lieu. Grâce à la plateforme Swapcard, spécialisée dans les événements virtuels et hybrides, des dizaines de professionnel.les du milieu sont venu.es partager leurs connaissances.

Par William Pépin, journaliste web

L’un des nombreux points forts du Web à Québec a été la complémentarité de ses conférences et ateliers. Il y en avait effectivement pour tous les goûts lors de cette 10e édition. Que l’on soit étudiant.e, ingénieur.e logiciel, développeur|développeuse web, designer ou simple curieux|curieuses, le WAQ présentait du 15 au 17 juin des conférences accessibles à tous et toutes : l’art génératif, TikTok, le Blockchain ou encore l’accessibilité, un éventail considérable de sujets ont été couverts. Il faut également souligner la passion et la rigueur qui habitaient tous les conférenciers et conférencières lors de leur intervention, sans qui l’édition 2021 du WAQ n’aurait pas eu la même valeur.

Tel que mentionné précédemment, un vaste catalogue de sujets a été proposé pour cette 10e édition, dont la culture d’une équipe de développement, la conception de l’application Alerte COVID, le numérique responsable ou encore la présentation des coulisses de Moment Factory, studio multimédia spécialisé dans la conception d’environnements immersifs. Voici un bref tour d’horizon des exposés que j’ai jugés les plus pertinents, certains plus près de l’actualité que d’autres.

Conscientiser notre rapport au numérique
Une des conférences parmi les plus instructives a été celle de Christophe Clouzeau qui a exposé ce qu’est le numérique responsable. L’idée était de conscientiser les participants et participantes aux enjeux environnementaux qui entourent le numérique, mais également d’initier chez eux une réflexion quant à leurs usages de la technologie au quotidien. Par exemple, Clouzeau a eu l’occasion de détailler ce qu’est l’obsolescence programmée et son impact sur l’environnement.

En addition, la conférence de Josh Bongard sur le Computer designed organisms a été également d’un grand intérêt en ce sens qu’elle nous permettait de saisir le potentiel de l’intelligence artificielle dans l’univers médical et écologique. L’exemple du Xénobot, petite machine biologique d’à peine un millimètre de large qui possède la capacité de vivre pendant des semaines et de s’autoguérir, nous a été présentée comme un outil qui pourrait servir un jour à nettoyer les océans des déchets microplastiques entre autres.

Plusieurs conférenciers et conférencières ont abordé en profondeur le thème de l’accessibilité des plateformes en ligne, par exemple pour les aveugles et malvoyant.es. Plusieurs données statistiques ont été présentées, notamment celles qui concernent le nombre de personnes au Québec (plus d’un million) aux prises avec des problèmes d’accessibilité, que ce soit les individus qui souffrent de handicap, les daltoniens ou les « illectronistes », néologisme qui désigne les individus n’ayant pas les compétences nécessaires pour utiliser un appareil électronique. Enfin, la conférence d’Ioana Contu, qui portait sur la conception de l’application Alerte COVID, a été particulièrement éclairante sur la question de l’inclusivité, détaillant le sujet par le prisme du processus de production de l’application que nous connaissons toutes et tous.

Conjuguer l’art et la programmation
Mon coup cœur de cette édition 2021 concerne l’exposé de Louis-André Labadie sur l’art génératif. Discipline en pleine effervescence, monsieur Labadie a fait un tour d’horizon de cette forme d’art tout en expliquant de quelle manière elle peut s’inscrire dans différents médiums. L’idée d’explorer le hasard dans une initiation décomplexée du code est une manière aussi intéressante qu’inédite d’aborder la programmation. Cette perspective en ouvre d’ailleurs une nouvelle : celle du potentiel pédagogique de l’art génératif pour les élèves du primaire et du secondaire.

Une mouture héritière de la pandémie
Malgré le contexte particulier et bien que la majorité des participant.es puisse regretter que l’édition 2021 du Web à Québec ne se soit pas déroulée en présentiel, force est de constater que l’organisation a su tirer son épingle du jeu. La plateforme de diffusion des conférences est l’un des points forts de cette mouture où les participant.es pouvaient y planifier leur horaire tout en ayant l’occasion de réseauter avec d’autres professionnels. De plus, la plateforme offrait un service de contenu sur demande où les participant.es avaient l’occasion de rattraper certaines conférences ou pouvaient accéder à du contenu bonus. Malgré de rares pannes et quelques problèmes techniques, l’ingéniosité de l’équipe du Web à Québec face à un contexte aussi particulier pourrait servir d’exemple dans l’avenir à une autre organisation. En somme, nous aurions tort de négliger la valeur éducative d’un tel événement qui permet de réunir sous un même toit (virtuel) une pléthore d’individus talentueux provenant de tous les milieux du secteur technologique.

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