Causer littérature avec Antoine Tanguay des éditions Alto

Le directeur des éditions Alto, Antoine Tanguay, a consacré sa soirée du 3 février à parler d’auteurs prometteurs, du milieu littéraire et des dix ans que vient d’avoir la maison qu’il a fondée. La causerie, qui avait lieu au café Fou Aéliés, était organisée par la Coop Zone.

Alto était un accident, comme le dit souvent son directeur. Antoine Tanguay voulait devenir professeur de français. Par un heureux hasard et par ses emplois diversifiés – il a entre autres été libraire, journaliste et photographe –, un auteur lui conseille de fonder une maison d’édition. De cette suggestion est née Alto, dont le premier roman publié s’est vendu à plus de 85 000 exemplaires : Nikolski, de Nicolas Dickner.

Pas de frontières

Alto ne se restreint pas à un genre littéraire ou deux. Antoine Tanguay publie des livres qui donnent la sensation « d’être transporté et que les pieds, par une sorte de magie, nous lèvent un peu de terre. » Le choix d’un manuscrit n’obéit qu’à deux critères : tomber en amour avec le livre et savoir qu’il peut se rendre utile. Une fois le choix fait, le directeur confie s’amuser à penser des couvertures différentes, ce qui renouvèle le style d’Alto. Pour l’instant, il travaille sur une couverture qui illumine dans le noir. Un projet un peu fou qui accrochera sans doute les libraires et les lecteurs.

Alto et le numérique : beau duo

Bien que le virage au numérique amène son lot de questions, M. Tanguay ne considère pas que le numérique soit l’ennemi de la littérature. Son métier, c’est « de favoriser toutes formes de supports qui permettraient à l’auteur de s’exprimer. » Pour l’ancien libraire et journaliste, le numérique est « un autre moyen d’essayer de rejoindre les lecteurs ».

Malgré l’échec d’un projet pilote visant à numériser les livres d’Alto, il y a deux ans, Antoine Tanguay ne perd pas espoir de réussir le virage numérique de la maison d’édition. Pour preuve, il prévoit la vente d’ouvrages numériques cette année. Selon ce principe, si un lecteur désire un livre, il le paie par carte de crédit et le reçoit dans sa boîte courriel. Aussi simple que ça. Autre mesure : une clé USB, de même que la revue numérique Aparté – publiée par Alto –, seront remis aux clients à l’achat d’au moins 20$ de livres. Il appelle au changement, à la nouveauté.

Auteures à surveiller

Cet automne, M. Tanguay conseille de surveiller la prochaine œuvre de Catherine Leroux, Madame Victoria. L’auteure de l’acclamé Le mur mitoyen, lauréat du Prix France-Québec, s’inspire du cadavre d’une femme trouvée dans la ville de Victoria, en Colombie-Britannique. Eleanor Catton est aussi à surveiller pour Les luminaires, qui est paru mi-janvier qui a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général et le prix Man Booker.

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