Critique CD : Hot Dreams de Timber Timbre

Timber Timbre
Hot Dreams
Arts & Crafts

Cinquième album des Canadiens Timber Timbre, Hot Dreams s’engage dans la voie sensuelle, entre folk-indie et blues cochon. À écouter assis sur une peau d’ours, un scotch à la main, en sous-vêtements.

Les guitares, les claviers, le violon et le saxophone se répondent sur les dix pièces de leur opus qui sortira le 1er avril. L’orgue signature de Timber Timbre se fait soutenir par une dizaine de claviers différents tout au long de l’album. Rappelant celle de Win Butler (Arcade Fire), la voix de Taylor Kirk évoque aussi celle de Tom Waits et du chanteur de Tindersticks, Stuart Staples. L’ambiance générale fait écho à celle de Tindersticks : feutrée, complexe mais poignante.

La pochette, photographie monochrome d’une maison entourée de palmier et une voiture blanche, circonscrit bien l’atmosphère Pulp fictionneste d’Hot Dreams. C’est que les trames sonores des vieux films américains, quasi des westerns-spaghettis, ont inspiré énormément Taylor Kirk (voix et guitare) et Simon Trottier (tous les instruments du monde) pour la composition et la réalisation de l’album, dans lequel les paroles renvoient à l’Amérique… partout. Allusions au Grand Canyon et Phoenix sur Grand Canyon, à Hollywood sur Beat the Drum Slowly, « America weren’t you a miracle» dans This Low Comotion : Hot Dreams comme un road trip qui se déroule au ralenti.

L’apport de Mika Posen est plus discret que par le passé. D’ailleurs, elle ne tournera pas avec le band, puisqu’elle tourne maintenant avec la pianiste et chanteuse danoise Agnès Obel, qu’on a pu voir au Palais Montcalm en février dernier. Pour la tournée, Timber Timbre s’entoure d’Olivier Farfield (The Luyas) à la Fender Rhodes, entre autres, et de Mathieu Charbonneau (Avec pas d’casque) au Mellotron. Sur l’album, le saxophone du talentueux Colin Stetson ajoute du sexy au son.

Enregistré entre Banff, Calgary, Toronto et Montréal, Hot Dreams réussit le pari d’un album hanté, érotico-rétro, lumineux et sombre à la fois, plus délicieux à chacune des écoutes. S’il est moins frénétique ou quasi épeurant que Creep on Creepin’ On (exception faite de la dernière pièce The Three Sisters), Hot Dreams laisse sa trace et se distingue dans le paysage musical à tendance électronique de la scène montréalaise.

À écouter si vous aimez :
Arcade Fire, Tom Waits et Tindersticks

4/5  Marie-Ève Muller 

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