Critique musique : Blue Volvo de Loud Lary Ajust

Après la déception d’ Ô mon dieu, le prochain album du trio Loud Lary Ajust devait trouver une façon de renouveler son style. Blue Volvo, premier album à paraître sous l’étiquette Audiogram, réussi là où le précédent EP avait échoué : offrir un son rafraîchissant tout en conservant la signature du groupe.

En ouverture, Rien ne va plus donne le ton à un album beaucoup plus mélodique et fini. La collaboration Ajust et Ruffsound se fait immédiatement remarquer dans la structure plus complexe des chansons. Les deux producteurs aux influences américaines arrivent à faire évoluer les titres aux rythmes des mcs. Des productions lourdes se développent une ambiance sonore qui se distingue et qui emprunte en même temps les sonorités de Gullywood.

Les deux rappeurs arrivent avec leur style respectif sur cet album qui arbore un emballage un peu plus pop. Celui qui s’adapte le mieux à cette tangente est clairement Loud qui livre les refrains les plus catchy (XOXO, Rien ne va plus, 14 AM) tout en livrant un excellent spit sur le dernier couplet de Personne.

En ce qui a trait aux textes, les sujets varient peu de ce à quoi le groupe a habitué son public: nightlife à Montréal, drogues, femmes, vêtements. Par contre, la trame narrative des chansons est beaucoup plus claire et laisse parfois place à des figures de style intéressantes : « Que le rap queb étouffe lentement / sous le poids de ces fausses légendes ».

La qualité de la production et la livraison excusent des textes parfois prévisibles. L’univers est relativement bien réussi, exception faite de Tiens mon drink qui détonne un peu. Blue Volvo est clairement, une des meilleures sorties hip-hop au Québec cette année.

À écoutez avec un système de son ayant un subwoofer de qualité.

Bien oui: La qualité de la production est à un autre niveau. Rien ne va plus, Mort lente.

Bien non: Van Gogh. « Sipping on crazy shit my baby ». Très non.

3,5/5

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