Critique musique : Les Magiciens de Claude Bégin

« Claude Bégin/ Pis Jean-Claude Van Damme/ Dans un ring avec une grille/Damn !/ Quissé qui va gagner ?/ J’mets mon cash sur Claude/ Passque c’est mon chum », lance avec fougue Robert Nelson dans Jean-Claude Van Damme (GDB),  une pièce qu’on retrouve sur le mythique Les Maigres blancs d’Amérique du Noir de la « gang de chums » d’Alaclair Ensemble.

Bien qu’on ne verra sûrement jamais un combat entre le chanteur Claude Bégin et l’acteur belge musclé, on peut être sûr que derrière le micro, il n’y pas de doute, on met notre argent sur le musicien-producteur aguerri de Labeaumeville. C’est donc avec excitation que l’on pourra se procurer son premier album solo, Les Magiciens, qui sort sous l’étiquette Coyote Records le 3 février.

Qu’est-ce que ça donne Claude Bégin seul au micro, sans ses acolytes d’Alaclair Ensemble, Accrophone ou Movèzerbe ? Dès les deux premières chansons de son long jeu, Bégin affiche clairement les deux avenues qu’il prendra dans l’album. Il oscille entre une pop intelligente parfaite pour les radios (Avant de disparaître) ou de douces mélodies de chambre à coucher (Les Magiciens). Ces deux genres, Bégin les maîtrise parfaitement, ça s’entend. Les textes sont chantés sans effort, sans flafla et les textes sont d’une beauté simple aussi lumineuse que les mélodies qui les accompagne. On plonge facilement dans un univers où le pouvoir de l’amour est bien présent. Un amour confortable, qui « capote » parfois, mais qui garde le cap.

Le chanteur et réalisateur est en pleine possession de ses moyens avec Les Magiciens. Une création finement polie qui traduit bien toute l’expérience acquise dans ses projets diversifiés. La seule chose qui nous laisse sur notre faim, c’est peut-être l’homogénéité sécuritaire de ce premier album. On voudrait se faire déstabiliser par des mélodies aussi audacieuses et éclectiques que celles trouvées sur le Plume de Karim Ouellet, qu’il a produit, ou la folie contagieuse des minces d’Alaclair Ensemble.

En gros, l’homme fort de la chanson de la Capitale fait son début solo avec l’aplomb du « vieux routier » qu’il est. Un album sage, beau et charmant, qui prend tout son essor dans sa deuxième partie. Un coup cœur assuré qui bercera nos après-midis jusqu’au printemps et pendant tout l’été. D’ailleurs, si vous n’entendez pas Avant de disparaître et Celle qui chante sur les ondes FM, plaignez-vous à vos radios locales.

3,5/5

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