Critique musique : Si l’aurore de Marie-Pierre Arthur

On l’attendait avec impatience. Trois ans après Aux alentours et une tournée à n’en plus finir au Québec et en Europe, Marie-Pierre Arthur revient sur le devant de la scène avec Si l’aurore, disponible sous l’étiquette Simone Records dès le 17 février 2015.

Difficile de ne pas penser aux années 80 en écoutant les premières notes de la chanson Rien à faire, qui ouvre le troisième opus de Marie-Pierre Arthur. Rassurez-vous, on est loin du son des Cindy Lauper ou Blondie qui ont marqué cette décennie. Non, côté instrumental, ça nous fait plutôt penser aux albums de Jane Birkin ou d’Isabelle Adjani, menés de main de maître par Serge Gainsbourg à l’époque. Des voix bien différentes, certes, mais influences de Marie-Pierre Arthur ou pas, les dix pièces du disque nous offrent une belle balade dans cette esthétique musicale.

Troisième piste éponyme de l’album, Si l’aurore, nous donne envie de danser un slow digne des années 80 ! À l’image de la pochette où un couple s’embrasse langoureusement, seul au monde sur un dense fond de fumée, la chanson laisse place aux étreintes. Avec Il et Dans ma tête, la mélodie de Marie-Pierre nous envoûte. On sent d’ailleurs la volonté de la musicienne de laisser une large place aux instruments. Les six minutes de Comme avant en sont un fier exemple : la voix part discrètement au bout de trois minutes pour céder un solo à un saxophone enivrant.

Cacher l’hiver nous ramène au présent et nous rappelle le rock que Marie-Pierre a eu l’habitude de nous concocter. Papillons de nuit est un voyage (dynamique) dans le temps. Dis-moi, dernière pièce, est un au revoir délicat…

La voix planante de l’artiste gaspésienne et l’instrumental revisitent cependant tout ce qu’ont déjà pu nous offrir les années 80 et leur style. C’est là toute la valeur ajoutée de cet opus : un clin d’oeil à cette époque avec toute la touche de modernité qu’il lui faut pour voir le jour en 2015.

Marie-Pierre Arthur a l’habitude de donner une prestation un peu différente du disque sur scène pour que les spectateurs le redécouvrent et apprécient la partie instrumentale. On a donc bien hâte de voir ce que va donner ce son pop le 27 février prochain à l’Impérial dans le contexte des Nuits FEQ. 

5/5

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