Gros plan sur la BD de chez nous

Se situant quelque part entre le reportage et l’autofiction, l’œuvre de Guy Delisle ne cesse d’impressionner. Par ses dessins minimalistes, le bédéiste pose un regard profond sur la banalité quotidienne et apporte une touche de légèretés à des situations géopolitiques complexes. Le Festival de la BD francophone de Québec (FBDFQ) lui dédie d’ailleurs une exposition.

Au quatrième étage de la bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant de l’Université Laval, une dizaine de planches de bandes dessinées sont suspendues. Flottant là, sereines, au milieu de bibliothèque, elles captent l’essence même du travail de Delisle.

Cette exposition de l’Institut français est une collaboration entre le FBDFQ, le festival de BD de Montréal, le consulat général de France à Québec et des éditions Delcourt. Elle rend hommage au travail du québécois d’origine. Lauréat du Fauve d’or remis au meilleur album francophone de l’année en 2012 pour Chroniques de Jérusalem, il concrétise un peu plus à chaque album sa place au sein de l’élite mondiale des bédéistes francophones.

Ces planches nous permettent de voir côte à côte les différents thèmes abordés par l’auteur : vie familiale, actualité étrangère, récits de voyage et bien d’autres. C’est avec un œil sans malice ni jugement que le Québécois nous permet de voyager aux quatre coins de la planète, à des endroits où les médias traditionnels ne peuvent toujours se rendre.

Passant de son album Louis au ski jusqu’à ses Chroniques d’un mauvais père, il est possible d’observer les techniques, tant narratives qu’artistiques, utilisées par le bédéiste, rendant son œuvre unique par sa naïveté contagieuse. L’exposition Guy Delisle, un candide au pays de l’autofiction est présentée jusqu’au 30 avril à la bibliothèque de l’Université Laval.

Place à la relève

Tout au long du mois d’avril, le FBDFQ propose aussi quelques expositions consacrées à la présentation d’œuvres de la relève en bande dessinée francophone.

Parmi celles-ci, l’exposition Fundoux permet d’entrer dans l’univers éclaté d’Alexis Giroux, où la bande dessinée et l’illustration fusionnent pour donner lieu à des créations sans pareil. Une sélection des œuvres du gagnant de la bourse Jacques-Hurtubise 2016 est présentée du 5 au 25 avril à la bibliothèque du Collège-des-Jésuites.

La Brûlerie Vieux-Limoilou présente, quant à elle, le travail de Julien Dallaire-Charest dans l’exposition Pizza julien, exposition d’illustrations de bon goût. Les consommateurs du café pourront se délecter des œuvres colorées et originales de l’illustrateur jusqu’au 29 avril prochain.

Pour sa part, l’exposition Histoire de quartiers, présentée du 3 au 30 avril chez AV3 Collaboratoire, permet de voyager dans les différents arrondissements de Québec au moyen de planches de bandes dessinées. Onze artistes de la relève proposent vingt-deux planches aux stylistiques totalement différentes, mais ayant toutes en commun la vie de quartier de la Capitale.

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