Photo : Isabelle Chartier Prévost

Le BAM : Une explosion multidisciplinaire

Ça bouillonne au sein de la relève artistique de Québec. À l’issue du BAM, des étudiants provenant de cinq écoles de la scène – dont l’Université Laval – présenteront des créations multidisciplinaires lors du prochain Festival de théâtre de l’UL (FTUL).

« N’importe quoi peut arriver », lance Émile Beauchemin, membre du comité organisateur du Bouillon d’art multi (BAM). Bien malin serait celui qui pourrait prédire ce qu’il résultera de cette fin de semaine de création dans le complexe Méduse à laquelle prendront part 40 étudiants en cirque, danse, théâtre et musique.

Pour l’heure, la forme que prendra cette première édition reste floue. « Ça va vraiment se décider pendant la fin de semaine de création », avoue Émile, qui étudie également à la maîtrise en littératures et arts de la scène et de l’écran.

L’entreprise sera financée par les associations étudiantes de chaque institution et par divers partenaires, dont le théâtre de la Bordée où le lancement a eu lieu, le 16 janvier. Quant à la présentation des créations, elle aura lieu lors de l’ouverture du FTUL, le 8 mars, dans les locaux des Productions Recto-Verso.

Créer des liens

Un projet qui unit le programme de théâtre de l’UL, les conservatoires d’art dramatique et de musique ainsi que les Écoles de danse et de cirque de Québec est « historique », affirme Émile Beauchemin.

Bien que des collaborations soient courantes entre deux, voire trois de ces institutions, un évènement les réunissant tous « ne s’est jamais fait à Québec encore », renchérit Maude Boutin St-Pierre, organisatrice qui étudie présentement au Conservatoire d’art dramatique en jeu.

Le principal coupable, selon Émile Beauchemin, c’est le manque de temps. Chaque programme demande beaucoup de temps et d’efforts, ce qui ne permet pas toujours des collaborations extérieures. Le programme de théâtre de l’UL gobe cinquante heures et plus de la semaine de chaque étudiant, exemplifie le jeune homme.

Surtout que les artistes se cantonnent de moins en moins dans leur médium respectif. Le Mois Multi et les Cartes blanches du Niveau Parking sont de ses nombreux projets où cirque, théâtre, musique, cinéma et danse cohabitent sur une même scène.

D’où la naissance du BAM, poursuit l’organisatrice qui étudie présentement au Conservatoire d’art dramatique. « On réalisait que la ville de Québec est très riche artistiquement, mais qu’il n’y a pas beaucoup de rencontres entre les différents domaines. »

Les deux membres du comité organisateur espèrent toutefois que l’évènement créera un précédent, et que de nouveaux ponts seront construits entre les disciplines.

Quatre mentors multi

Outre quelques contraintes techniques, les étudiants auront carte blanche pour créer sous la supervision d’un mentor, dans le complexe Méduse. La comédienne Véronika Makdissi-Warren (Le Dieu du carnage), Keith Kouna, le comédien Olivier Normand (Vinci) et le chorégraphe Harold Rhéaume superviseront leur propre équipe de 10 étudiants. Tous sont des créateurs reconnus dans leur domaine qui « ont cette conscience de métisser les arts », poursuit Émile.

Keith Kouna par exemple, en plus de mener une solide carrière solo, a privilégié une approche multidisciplinaire dans l’adaptation scénique de son Voyage d’hiver. Consécration : après l’avoir présenté à quatre reprises l’an dernier, le spectacle sera du prochain Mois Multi.

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