Dur, dur d’échapper à la comparaison; pour ce premier saut en solo de Louis-Jean Cormier, on retrouve plusieurs des éléments qui faisaient la force de Karkwa, mais réinterprétés à la sauce pop, sans pour autant nous donner l’impression d’écouter un cinquième album du groupe.

LE TREIZIÈME ÉTAGE de LOUIS-JEAN CORMIER

Dur, dur d’échapper à la comparaison; pour ce premier saut en solo de Louis-Jean Cormier, on retrouve plusieurs des éléments qui faisaient la force de Karkwa, mais réinterprétés à la sauce pop, sans pour autant nous donner l’impression d’écouter un cinquième album du groupe. Ainsi, l’auteur-compositeur-interprète nous expose son talent de compositeur en créant des mélodies simples (sans être simplistes) assises sur des enchaînements d’accords riches qui évitent les raccourcis habituels du genre. Fort de ses expériences musicales, tant au sein de son groupe qu’en tant que réalisateur (Douze hommes rapaillés, Lisa LeBlanc…), il nous livre un album que l’on sent achevé et à sa mesure.

La voix assurée, l’artiste nous livre des textes moins éthérés que ce à quoi il nous a habitués, sans toutefois sombrer dans un terre-à-terre insignifiant. Aidé par Daniel Beaumont (parolier de Tricot Machine), il confond nos sens («Ça coule comme des chansons molles», Les chansons folles) et tourne en dérision l’égocentrisme qui mène nos vies («Mais où sont les règles du jeu/ Qu’on y mette le feu/ On joue au solitaire mais/ Tout le monde en même temps»). Dans J’haïs les happy ends, le son lourd et plein convient à merveille aux propos; d’ailleurs, de beaux rapports entre le texte et la musique, tant par les effets (par exemple, un «cratère» illustré par les basses du piano dans Tout le monde en même temps) que par les arrangements, jalonnent cet album. Tour à tour tendre, drôle et songé, Louis-Jean Cormier ne déçoit pas avec son Treizième étage exempt de mauvais présages.

4/5

Justine Pomerleau Turcotte

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