Photo : Danika Valade

Quatrième de couverture : La littérature contemporaine à l’honneur

Quatorze œuvres littéraires primées, une dizaine d’étudiants pour les lire et les analyser en l’espace de quelques semaines : voilà ce que propose Quatrième de couverture.  

Depuis l’automne, les dix participants de Quatrième de couverture se rencontrent toutes les deux semaines afin de discuter d’œuvres littéraires contemporaines ayant remporté au moins un prix au cours de l’année 2014.

Celles-ci avaient été spécialement sélectionnées non seulement en raison de leur distinction, mais aussi pour leur origine québécoise ou francophone et pour leur diversité. Ainsi, tant des romans que des pièces de théâtre, recueils de nouvelles et bandes dessinées ont été étudiés.

Thèmes phares

Vendredi dernier, le fruit de ces rencontres a été présenté à l’occasion d’un après-midi de discussion sur la littérature contemporaine animé par l’un des organisateurs et étudiant au baccalauréat en études littéraires, Frédérick Bertrand. Sur les 14 œuvres analysées, quelques thèmes sont surtout ressortis, soit l’identité, l’ambiguïté et la mémoire.

Par exemple, le roman L’orangeraie de Larry Tremblay et la bande dessinée Mauvais genre de Chloé Cruchaudet traitent tous deux de la question d’identité. Le premier par l’entremise de deux frères jumeaux qui échangent de nom, le second en présentant un personnage en quête de son identité sexuelle.

Dans Charlotte de David Foenkinos, le thème de la mémoire est omniprésent puisqu’on retrace les souvenirs d’une femme juive ayant vécu les camps de concentration. Dans Small Talk de Carole Fréchette, l’ambiguïté est causée par les difficultés éprouvées par le personnage principal à soutenir une conversation simple.

Des étudiants du 2e cycle et des profs aussi impliqués

En plus de discuter des œuvres, les participants ont pu en apprendre davantage au sujet de la maîtrise en recherche et création grâce à la présence de trois étudiants du programme. Ceux-ci sont venus leur expliquer en quoi consistait la maîtrise et leur présenter leur propre projet. Dans son travail, Marie-Ève Muller aborde le refus de la maternité tandis qu’Arnaud Lepoutre-Ruelens se penche sur le monologue intérieur.

De leur côté, les professeurs René Audet, Guillaume Pinson et Andrée Mercier sont venus parler des projets de recherche en littérature contemporaine en cours à l’université. Ces derniers ont démontré beaucoup d’enthousiasme par rapport à l’événement. « Une telle initiative démontre clairement l’intérêt des étudiants pour la littérature contemporaine. De plus, cela complète à merveille l’offre de cours, mais dans un contexte plus libre », affirme René Audet.

« On voulait que l’événement soit à l’image de la littérature. On la lit, on l’analyse et on l’écrit. C’est donc ce qu’on a fait aujourd’hui », conclut Catherine Parent.

Les participants interrogés ont quant à eux apprécié le fait de « briser les frontières » entre élèves et enseignants pour se retrouver dans un lieu d’échanges et de discussions. « Je trouvais important de parler de littérature contemporaine puisqu’on ne le fait pas beaucoup dans les cours. Il faut savoir ce qui s’écrit en ce moment puisque c’est nous, la relève », estime l’une des organisatrices, Catherine Parent.

La journée s’est terminée par un atelier d’écriture des productions Triptukhos. Sous le thème de l’ambiguïté, les participants étaient invités à travailler sur les lieux et les personnages en s’inspirant de passages d’un roman de Milan Kundera. « On voulait que l’événement soit à l’image de la littérature. On la lit, on l’analyse et on l’écrit. C’est donc ce qu’on a fait aujourd’hui », conclut Catherine Parent.

Les œuvres étudiées sont disponibles dès à présent au secrétariat du Département des littératures. Celles au programme pour la prochaine édition seront annoncées sous peu.

Les oeuvres étudiées

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, de Patrick Modiano (Prix Nobel de littérature)

Constellation, Adrien Bosc (Grand prix du roman de l’Académie française)

Terminus radieux, Antoine Volodine (Prix Médicis)

Pas pleurer, Lydie Salvayre (Prix Goncourt)

Bain de lune, Yanick Lahens (Prix Femina)

Charlotte, David Foenkinos (Prix Renaudot)

Meursault, contre-enquête, Kamel Daoud (Prix des 5 continents de la Francophonie)

Ciel à perdre, Askinia Mihaylova (Prix Guillaume Apollinaire)

Guano, Louis Carmain (Prix littéraire des collégiens)

Small Talk, Carole Fréchette (Prix littéraire du Gouverneur général, théâtre)

Anarchie de la lumière, José Acquelin (Prix littéraire du Gouverneur général, poésie)

L’orangeraie, Larry Tremblay – Alto – (Prix des libraires du Québec)

Mauvais genre, Chloé Cruchaudet – Delcourt – Fauve d’Angoulême (Grand Prix de la critique de l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée)

Le mur mitoyen, Catherine Leroux (Prix littéraire France-Québec)

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