Spirale : l’héritage de décadence – Entre amour et paresse

Coïncident dans les salles obscures les projections de Spirale : l’héritage de décadence et Conjuring : sous l’emprise du diable. Outre leur qualité incertaine et une volonté de prolonger sous respirateur artificiel deux licences en déclin, les deux projets cinématographiques ont pour dénominateur commun d’être nés de la créativité de James Wan, réalisateur dont les compétences à manier l’horreur au cinéma ne sont plus à prouver. Or, leurs suites illustrent une constante régression sur le plan de l’efficacité, mais aussi des idées, comme le prouve Spirale.

Par William Pépin, journaliste web

Spirale : l’héritage de décadence, réalisé par Darren Lynn Bousman, raconte l’histoire du lieutenant Banks, interprété par Chris Rock, qui enquête sur une série de meurtres semblables à ceux que perpétra le meurtrier Jigsaw, plusieurs années auparavant. Avant de sombrer dans le tourbillon de déprime créative que nous propose Bousman, affirmons ceci : Spirale est un mauvais film.

Retour aux sources
Neuvième volet de la série des Saw, le film s’inscrit davantage en tant que spin-off qu’en tant que suite. Né de l’initiative du comédien Chris Rock, on sent une réelle volonté de revenir aux sources de ce qu’a déjà été la saga aux mains de James Wan. Le hic, c’est qu’après huit films tous plus mauvais les uns que les autres, le spectateur est désormais habitué aux mécaniques de la série et à ses retournements, autrefois surprenants. Ici, le film n’arrive ni à surprendre, ni à intriguer. Tout au plus, il dégoûte. 

Au-delà d’un scénario convenu et d’une demi-dizaine d’acteurs médiocres (dont Chris Rock), la photographie demeure intéressante : une réelle texture s’échappe de l’image à travers une lumière jaune sueur qui rappellera des souvenirs aux amateurs de Seven, réalisé par David Fincher et dont les scénaristes de Spirale s’inspirent avec excès. Les facilités d’écriture qui abondent engendrent cependant une tension molle et perturbent un rythme à l’agonie.

Héritage
Sur le plan thématique, Spirale demeure bien loin du premier volet de la série sorti en 2004, malgré la tentative de s’en approcher. C’est peut-être justement parce que Bousman tente désespérément d’inscrire le film dans la saga des Saw qu’une aussi grande lassitude se dégage du long-métrage. Quoi qu’il en soit, la spirale n’est peut-être pas la bonne métaphore pour ce film. Nous avons davantage affaire à un serpent qui se mord la queue. À la rigueur, au cycle d’une industrie blasée.

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