Le duo électro-funk Chromeo était de passage à l’Impérial le 20 janvier dernier.

Sérénades disco

Difficile de dire si le Show de la rentrée d’hiver 2011 aurait pu connaître un plus grand achalandage, mais le concert du duo montréalais Chromeo n’a sûrement pas contribué au plein potentiel de la soirée «chyzienne». La paire judéo-arabe Dave One et Pee Thugg en ont fait voir de toutes les couleurs à l’Impérial devant une foule en fête, jeudi soir passé.

La soirée a toutefois débuté timidement avec deux premières parties inconnues du public et plus ou moins accordées à l’électro-funk unique de Chromeo. Le trio Young Empires a ouvert le bal avec quelques chansons qui n’étaient pas sans évoquer l’aspect dance des Killers. Puis, MNDR (Amanda Warner) s’est installée sur scène, seule, pour nous faire vivre une musique électronique tonitruante. Le talent de l’artiste est à souligner, ainsi que son aisance sur scène: délurée et sensuelle, elle s’abandonnait littéralement, la voix insolente, mais mélodieuse. MNDR a su embarquer les impatients dans son party.

Est finalement arrivé le duo tant attendu: Dave One avec son sourire à faire tomber toutes les femmes de la Terre et Pee Thugg avec sa bonhomie gangster. Avant même les premières notes de «Hot Mess», morceau introductif du concert et de leur plus récent album (Business Casual), l’ambiance était brûlante. Chromeo a certainement satisfait les spectateurs en jouant une bonne partie de leur répertoire: presque toutes les chansons de Business Casual, une bonne partie de leur deuxième opus (Fancy Footwork), ainsi que deux plus vieux succès, «Needy Girl» et «You’re So Gangsta», figurant sur leur premier disque, qui est maintenant discontinué.

Si les tubes de Chromeo chantent indéniablement la pomme aux demoiselles, les garçons faisaient également partie intégrante de la foule, enjoués. Porte-parole des années 80, le duo électrisant arrachait même des pas de danse aux plus réticents. La gente féminine s’accrochait littéralement à la présence impressionnante de Dave One,  un Elvis des temps modernes avec sa guitare hurlante et sa voix suave, alors que les gars semblaient développer une complicité avec Pee Thugg et son inséparable vocodeur. «Heille, ‘stie, j’ai dit: ‘’what’s up Québec’’?», lança ce dernier de sa voix modifiée, ce qui n’a pas manqué de raviver la foule, étonnamment jeune. On se serait cru à l’Ozone un vendredi soir.

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