On ne parle pas ici des écrits titrés de Stace ou de Racine, mais bien du terme thé­baïde, synonyme de solitude. En effet, c’est la solitude numérique, cette échappatoire facile permise par les nouvelles technologies, qui a inspiré Yannick Nolin.

THÉBAÏDE : SOLITUDE NUMÉRIQUE

Photo : Sylvain Fillos

On ne parle pas ici des écrits titrés de Stace ou de Racine, mais bien du terme thé­baïde, synonyme de solitude. En effet, c’est la solitude numérique, cette échappatoire facile permise par les nouvelles technologies, qui a inspiré Yannick Nolin.

Camille Allard

Depuis une base comp­tant des mil­liers et des mil­liers de clichés, Yannick Nolin a sélectionné une série de photos qui a servi à monter sa première exposition solo, Thébaïde : solitude numé­rique. Exposée au centre de dif­fusion en photographie et arts médiatiques L’Établi, Thébaïde est une incursion dans l’inti­mité solitaire des individus. Les photos, toutes développées en noir et blanc, sont cernées de cadres noirs. Cela procure un effet de profondeur aux clichés : leur sujet respectif est mis en lumière et, loin d’être adoucie, la critique sociale que l’artiste exprime est raffermie. Affi­chée sur d’authentiques murs de briques vieillies, chaque photo s’est vue attribuer une place par son photographe afin d’être mise en valeur. L’effet est décuplé.

Les clichés, saisissants de par la vérité et la réalité qu’ils affichent, ont été pris dans les rues de sept pays différents, dont la France et l’Espagne. Aucune mise en scène dans ceux-ci : les images dévelop­pées ont été saisies sur le vif, dans la naturalité de l’indivi­dualité des sujets.

Yannick Nolin accumule depuis 2005 les photos qui se retrouvent sur les murs de l’Établi. Ainsi, si une vingtaine de photos 14 x 26 y sont ins­tallées, plus d’une centaine d’autres meublent les pages de l’ouvrage photographique dont elles sont tirées, Thébaïde : solitude numérique le voleur de bicyclettes et quotidiens parallèles. L’ouvrage illustré est d’ailleurs disponible à la galerie de dif­fusion. Yannick Nolin, qui sou­haite voir son oeuvre voyager, a fixé un prix pour chacune des photos exposées, tout comme pour son livre illustré.

À voir jusqu’au 8 décembre à L’Établi.

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