Photo : Courtoisie, Laurie Sparham

Russie impériale, 19e siècle

 

Photo : Courtoisie, Laurie Sparham

Adaptation cinématographique du roman de Tolstoï publié en 1877, la production britannique Anna Karérine n’est ni une pièce de théâtre, ni un film : c’est un mélange habile des deux.

Julie Day-Lebel

Dès les premières minutes, le long métrage laisse bouche bée. On saisit tout de suite le fonctionnement applicable aux 129 minutes de pur bonheur. Il s’agit d’un jeu constant avec les décors et la mise en scène. Tout au long du film, le spectateur est invité à être conscient de ces aspects. Il y a un jeu du faux tout à fait assumé. Les arrières-plans se changent continuellement devant la caméra en étant glissés, par exemple. Les prises de vues servent aussi à cet effet : l’aspect unidimensionnel d’un décor n’est aucunement caché.

Joe Wright, le réalisateur (Orgueil & préjugés, Expiation), s’est donc visiblement amusé avec l’espace. Les personnages montent un escalier pour changer complètement de lieu et peuvent même, parfois continuer d’observer ce qui se déroule dans la pièce qu’ils viennent de quitter. Le tout coule pourtant sans problème. Pourquoi faire logique quand on peut faire magnifique?

L’histoire

Anna Karérine, aristocrate russe, se retrouve dans une fâcheuse situation d’adultère en négligeant son mari, un pieux ministre, pour se jeter dans les bras du jeune et séduisant Comte Vronsky. À cette histoire d’amour s’en ajoutent quelques autres. Une histoire bien ficelée, certes, et captivante, à un certain niveau. Cependant, quelque chose est profondément agaçant dans la relation entre Anna et le comte, et on met facilement le doigt dessus : c’est la difficulté de croire totalement à cette passion. Mais l’hypothèse que ce soit voulu semble, somme toute, plausible.

Un délice pour les yeux, un bon divertissement, un visionnement qui nous habite encore quand on rentre du cinéma, l’esprit encore brumeux et les mains qui sentent le pop-corn.

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