L’Écosse pour répondre aux questions référendaires

Comment peut-on faire un rapprochement entre l’Écosse et le Québec? C’est ce qu’ont tenté de faire les productions Babel films avec le long métrage Yes, réalisé par deux indépendantistes de cœur, Félix Rose et Éric Piccoli.

Au travers d’une histoire sans filtre, les auditeurs sont amenés à suivre les péripéties de Simon Beaudry, un Québécois parti en Écosse pour y rencontrer Samuel Bergeron, en pleine campagne référendaire. Aux confins des célèbres porteurs de kilt, celui-ci tente de faire comprendre la réalité et l’importance de la question indépendantiste pour les Écossais et les Québécois.

Artiste visuel audacieux, Simon Beaudry était en quête de réponses. En traversant l’Atlantique pour étendre sa pensée et son œuvre en Écosse qui était alors en plein processus référendaire, il cherchait à convaincre sa patrie du plein contrôle de soi. Avec ses allures de bon Québécois à la ceinture fléchée, il part à la recherche de réponse sur une cause qui lui tient à cœur. Il rencontre des Écossais de tous les horizons et les laisse s’exprimer sur l’avenir de leur nation.

Pendant un mois, les cinéastes ont pris sous leurs lentilles les faits et gestes de deux Québécois dans leur quête incessante de réponses face à leur désir d’indépendance du Québec.

Un défi de taille

Félix Rose et Éric Piccoli ont raconté que la réalisation d’un tel documentaire n’est pas chose facile. « Il était très difficile de dormir. Nous dormions pratiquement tout le temps sur des bouts de divans », raconte M. Rose, à propos de l’exigence de voyager autant en si peu de jours. « Pour nous, on voulait vraiment utiliser Couchsurfing, ça nous permettait d’aller à la rencontre des gens et d’avoir leurs opinions », poursuit-il.

Bergeron, étudiant en Écosse, et Beaudry, derrière son casque de fourrure et son panache, démontrent les mille et une raisons de voter « Oui », d’où le titre du film. Un documentaire mettant en scène deux protagonistes aux antipodes avec un franc esprit de camaraderie. À la manière d’un road trip, l’histoire compare le Québec à l’Écosse, notamment sur les raisons qui les poussent à vouloir se séparer de leur pays respectif.

Bien que partisan du « Oui », le film n’en fait jamais directement l’éloge et tire toujours vers la discussion alors que, comme le soulignent Rose et Piccoli, « on ne pousse pas des idées dans la bouche des gens, on cherche plutôt à leur faire réaliser la question ». Car l’Écosse, comme il est possible de le voir durant les 90 minutes, comporte de grandes similitudes avec le parcours du Québec. Conquis à la base après avoir perdu une bataille importante, il a dû se rallier au Royaume-Uni, faute de solution de rechange.

Ce film est loin d’être le seul pour les productions Babel Films. En effet, derrière le nom se cache déjà plusieurs Web séries et documentaires, comprenant entre autres L’Écrivain public, lauréat de trois prix Gémeaux et nommé deux fois aux International Digital Emmy Awards. Le film est à l’affiche au cinéma Quartier, dès cette semaine. Il est également possible de se le procurer en version électronique sur demande. 5400 secondes qui remettent en question le débat de la question référendaire.

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