Sorties littéraires

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre arts

Bunkers : l’archipel de la peur – Guillaume Asselin Roman – La Peuplade – août 2020 – 21,95 $

« Peut-être a-t-il enfin vu se dessiner parmi les ombres, entre le sous-sol et le palais de cristal, une troisième voie où la vie n’est pas captive, s’éploie librement, hors des murs et des toits, comme un parfum échappé de son flacon. »

 

 

 

La garçonnière – Mylène Bouchard Roman – La Peuplade – 29 octobre – 23,95 $
« Une immortelle peine d’amour.
L’amour comme un saut en parachute. Le saut n’est pas comme la chute. Le saut repose sur une décision ; la chute est un état lent, soumis à des variables incontrôlables. C’est sauter qu’il faut. Le décider ouvertement : sauter ou mourir. L’amour, c’est le saut. Savoir qu’on a un sac sur le dos. La peine d’amour, c’est quand le parachute ne s’ouvre pas. Ça arrive une fois sur cent mille sauts, un million. En somme, ce qu’il faut à l’amour, c’est l’équilibre au bord du vide et un élan – amoureux, existentiel.
Pour faire le grand saut. »

Brébeuf – Catherine Côté Roman – Tryptique – 14 octobre – 22,95 $
« Il fait un peu plus clair qu’avant, dehors. Le vent s’est calmé et un brouillard épais s’est levé sur la métropole. L’air semble briller, illuminé par les rayons de la lune. Montréal est calme, elle semble apaisée après une semaine de rafales et de tourmentes. »

 

 

 

Le département des théories fumeuses -Tom Gauld Livre graphique – Alto – 3 novembre – 25,95 $

Étant un livre graphique, l’extrait du texte ne traduit en rien la beauté de l’œuvre.
« Le postulat de votre article est erroné, les données suspectes et les conclusions dangereuses. Par contre, le langage est tellement impénétrable que personne ne le remarquera. »

Des souris et des hommes – John Steinbeck, illustré par Rébecca Dautremer Alto – 17 novembre – 42,95 $

Le roman de Steinbeck se redécouvre sous la main fragile et sombre de Rébecca Dautremer. Quelques pages feuilletées suffiront à convaincre.
« George continua :
– Pour nous, c’est pas comme ça. Nous, on a un futur. On a quelqu’un à qui parler, qui s’intéresse à nous. On a pas besoin de s’asseoir dans un bar pour dépenser son pèze, parce qu’on n’a pas d’autre endroit où aller. Si les autres types vont en prison, ils peuvent bien y crever, tout le monde s’en fout. Mais pas nous.
Lennie intervint.
– Mais pas nous ! Et pourquoi ? Parce que… parce que moi, j’ai toi pour t’occuper de moi, et toi, t’as moi pour m’occuper de toi, et c’est pour ça.
Il éclata d’un rire heureux. »

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