Photo: Simone Records

Darlène – Hubert Lenoir – Critique disque

Darlène fait référence au mot anglais «Darling» qui signifie bien-aimé(e). Ce projet en diptyque est composé du disque de Hubert Lenoir (anciennement Hubert Chiasson de The Seasons) et du roman de Noémie D. Leclerc. Ils se sont commentés l’un et l’autre pendant leur processus créatif et se sont rendus compte qu’ils parlaient des mêmes choses. Ils ont alors lancé un projet commun sur leur médium de prédilection. Le résultat est plutôt solide, riche musicalement avec des textes de qualités.

À dire vrai, j’avais quelques préjugés sur le couple bohème avant de m’intéresser à leur projet. Trop mielleux, prétentieux, le genre de commentaires bitch qu’on reçoit quand on connaît un peu de succès et qu’on a un look qui sort de la norme.

Et pourtant, quelle surprise à l’écoute du premier titre du disque . On a l’impression d’être invité à s’assoir dans un salon de jazz feutré avant d’être poussé à aller se déhancher sur «La fille de personne II». Et c’est parti, on commence à murmurer le refrain entrainant et bien équilibré du deuxième titre du même nom « Je suis venu te dire que tu peux changer, j’ai eu (…) ». Ensuite, on se rebelle sur le troisième titre avec des tonalités plus rock et grave.

Cet aspect crescendo de trois pièces successives se retrouve souvent sur l’album, ce qui n’est pas un gage d’harmonie globale, mais plutôt l’occasion d’explorer différentes influences musicales comme le jazz, la soul ou le rock. Les trois derniers titres sont seulement instrumentaux, ce qui est peu courant, pour un artiste anciennement pop-rock. Le jazz est vraiment présent et plutôt bien exécuté avec ces cuivres.

Les textes sont coquins mais aussi féministes, comme dans le titre Recommencer : « Aime ton corps / Touche mes mains / Oh bébé, j’aime tes seins ». Ça fait du bien des jeunes adultes qui parlent de sensualité à l’heure des rapports froid de Tinder. Le français est mis de l’avant et plutôt bien écrit, ce qui n’est pas à la portée de tous, c’est rafraîchissant. Sur Wild and Free, Hubert se prête à l’anglais tel un crooner des années 50 et cela fonctionne bien.

La pochette de l’album est à leur image: une photo d’eux centrée et des paroles en italiques, un tout qui traduit la poésie amoureuse qu’ils inspirent. Le livre et l’album ont le même gabarit alors vous ne pourrez pas vous tromper!

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