Un débat à saveur étudiante

Mardi soir (26 novembre) avait lieu, sur le campus, un débat électoral en vue de l’élection partielle dans Jean-Talon le 2 décembre prochain. Organisé par la CADEUL et animé par ma collègue Émilie Pelletier, le débat a rempli Le Cercle universitaire du pavillon Desjardins. Joëlle Boutin de la Coalition avenir Québec, Sylvain Barrette du Parti québécois, Olivier Bolduc de Québec solidaire et Gertrude Bourdon du Parti libéral du Québec ont débattu dans le respect et ont tenté à maintes reprises de séduire la communauté universitaire.

La soirée fut séparée en quatre thèmes principaux. Certains thèmes ont donné lieu à de petits accrochages et d’autres furent très consensuelles. Petit résumé des prises de position des candidats.

La mobilité

QS → Thème phare de la campagne de Québec solidaire, Olivier Bolduc a martelé à plusieurs reprises la vision à long terme que la ville de Québec se doit d’avoir vis-à-vis la mobilité de ses citoyens. Une opposition farouche face au troisième lien fut réitérée par le candidat solidaire. L’investissement doit plutôt se faire dans le transport en commun, et plus principalement dans le réseau structurant.

CAQ → La candidate a rappelé l’appui favorable que reçoit le projet de troisième lien dans la ville de Québec (70% en faveur du projet). Elle conçoit toutefois que le transport collectif de la capitale doit être amélioré, surtout lorsqu’il est question de la traverse entre les deux rives. Le 1,8 million de dollars accordé à la ville de Québec pour son réseau de transport structurant illustre l’importance de cet enjeu pour la CAQ.

PQ → Le candidat péquiste désire qu’on se penche davantage sur le transport actif. Aspect souvent négligé lorsqu’il est question de mobilité, il croit d’ailleurs que des simples gestes comme le covoiturage, la marche et le vélo pourraient désengorger considérablement le réseau routier de la circonscription. Le manque d’information concernant le troisième lien inquiète M. Barrette et il s’agit d’un projet insensé selon ce dernier.

PLQ → Mme Bourdon a elle aussi mentionné l’importance d’un meilleur transport actif pour les citoyens de Sainte-Foy–Sillery-Cap-Rouge. Selon elle, le réseau structurant doit faire symbiose avec le possible troisième lien. Elle nuance toutefois ses propos par rapport à ce projet stipulant que le débat et la discussion entre élus et citoyens doivent se poursuivre pour en arriver à la meilleure solution possible.

Réforme démocratique

PQ → Comme QS et la CAQ, le PQ désire ardemment une réforme du mode de scrutin pour passer à un mode mixte compensatoire. M. Barrette a rappelé l’importance historique du Parti Québécois dans ce genre de question et à soulever des doutes quant au bon fondement de la CAQ sur ce dossier. Il juge plutôt les décideurs d’opportunistes et croit que le gouvernement Legault va reculer tôt ou tard.

PLQ → Seul parti opposé à la réforme du mode de scrutin, la candidate libérale a dû patiner à quelques moments durant ce segment. Les changements à la démocratie, tout comme les droits et libertés, doivent être réalisés dans l’unanimité. Les libéraux ne sont pas nécessairement pour ou contre la réforme, mais désirent plutôt l’occasion de mieux étudier les options offertes et de comprendre les enjeux rattachés à un changement aussi majeur pour la vie des électeurs et électrices.

QS → Le mode mixte compensatoire demeure la solution envisageable pour Québec solidaire. Olivier Bolduc doute lui aussi du travail de la CAQ sur ce dossier. Il pense que le dossier aurait déjà dû être réglé. Selon M. Bolduc, la proposition de référendum sur la réforme du mode de scrutin du gouvernement Legault durant les prochaines élections serait diluée et perdue dans le cœur d’une campagne électorale. Un moment plus propice serait de mise – un sentiment partagé par Sylvain Barrette.

CAQ → Mme Boutin a mentionné que le retard dans le projet de loi visant a réformer le mode de scrutin vient non pas de la Coalition avenir Québec, mais du Directeur général des élections du Québec (DGEQ). La CAQ avait déposé son projet de loi en début de mandat espérant ainsi remplir la promesse faite durant la campagne le plus rapidement possible. L’enjeu devra cependant se déplacer aux prochaines élections de 2022.

Santé psychologique des étudiants

Sans surprise, ce thème a fait l’unanimité chez les candidats. Les résultats de la campagne Sous ta façade en a ébranlé plus d’un. De sérieuses réflexions sont donc de mise. De meilleurs accès aux soins de première ligne, plus de ressources humaines et une bonification de l’aide psychologique font partie des nombreuses solutions proposées. Phrase répétée à maintes reprises dans cette partie du débat : « les jeunes représentent l’avenir du Québec. Il est primordial de s’assurer qu’ils arrivent sur le marché du travail dans un sain état d’esprit ». Des réflexions sur le système d’éducation au complet doivent être faites tout comme des plans d’action sur les questions de santé mentale chez les jeunes. On a interpellé la CADEUL et les associations étudiantes à garder le fort et dialoguer le plus possible avec les membres du Parlement pour établir des solutions satisfaisantes pour tous et chacun.

Précarité financière étudiante

PQ → Chez les péquistes, on vise la gratuité scolaire ou, à tout le moins, une forme de gratuité. Les stages se doivent d’être rémunérés, peu importe le domaine. Sylvain Barrette a lancé quelques flèches à la représentante de la CAQ en lien avec l’improvisation et le manque de cohérence dans toute l’histoire des modifications du PEQ.

CAQ → La gratuité scolaire n’est pas une option pour la CAQ, mais le gouvernement Legault promet de ne jamais augmenter les frais de scolarité plus haut que le niveau de l’inflation. La candidate caquiste se dit très fière des nombreuses discussions entre associations étudiantes et son gouvernement. Petite pointe à sa rivale libérale, Mme Boutin mentionne que le gros du travail de la CAQ en matière d’éducation est de rattraper les coupures libérales des dernières années.

QS → Le point le plus important pour QS et qui, selon Olivier Bolduc, permettrait de réduire la détresse psychologique des étudiants est la gratuité scolaire. Voir l’éducation comme un investissement de la part du gouvernement. Les loyers étudiants sont beaucoup trop chers et le candidat solidaire propose des loyers locatifs abordables pour ceux-ci leur permettant de réduire le stress financier des étudiants.

PLQ → Gertrude Bourdon a insisté à plusieurs reprises, la priorité dans Jean-Talon, c’est d’offrir des loyers à des prix abordables prêt de l’école. Les prix des résidences seraient aussi à revoir selon la candidate libérale.

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