Photo : Élia Barbotin

Coupe Dunsmore : Un autre duel au sommet

Cette année encore, le Rouge et Or croisera le fer avec les Carabins de l’Université de Montréal en finale du circuit québécois, samedi prochain à 13h au Stade Telus-UL, dans le cadre de la coupe Dunsmore. Les deux puissances s’affronteront pour une cinquième fois de suite au sommet.

En collaboration avec François-Gabriel Roberge

Il y a un an, la formation lavalloise avait vaincu ses rivaux sur le dernier jeu du match en sol Montréalais. Une passe désespérée de 47 verges du quart-arrière Hugo Richard vers Jonathan Breton-Robert, en double couverture, avait mis la table pour un jeu truqué à 27 secondes de la fin de la partie.

Samedi dernier, Hugo Richard a réussi 18 des 22 passes qu’il a tenté, pour 275 verges et une passe de touché. Il s’est aussi permis trois majeurs sur des courses. L’entraineur-chef Glen Constantin, était satisfait de la performance de son joueur clé en demi-finales. « Trois touchés, mais surtout, c’est son processus de décision. Il gère bien les situations, on est vraiment content de comment il se comporte. »

Un air de déjà vu

S’ils sont sortis vainqueurs en 2016 au CEPSUM de l’Université de Montréal, le Rouge et Or a subi la défaite lors des deux dernières éditions de la coupe Dunsmore disputées à Québec contre ces mêmes Carabins. Ces deux défaites avaient mis fin à la domination incontestée des lavallois entre 2003 et 2013.

Le Rouge et Or participera à la finale du RSEQ pour une 15e année consécutive et tentera de mettre la main sur un 14e titre en 22 années d’existence du programme de football. Cette saison, les Carabins ont pris la mesure de l’équipe de l’Université Laval par la marque de 21-16 lors du premier affrontement entre les deux formations. Les rouges ont toutefois rebondi avec brio en blanchissant les troupiers de Maciocia 22-0 à Québec, leur permettant de ravir le premier rang aux bleus, et de disputer la coupe Dunsmore à domicile. Lorsque le ballon sera en jeu samedi prochain, ces chiffres ne voudront toutefois rien dire.

« C’est un nouveau match, un nouveau défi pour nous, a souligné Constantin. On va s’y attaquer dès demain (dimanche dernier). »

Deux postes clés à surveiller

Les dernières finales de la Coupe Dunsmore entre le Rouge et Or et les Carabins se sont presque toutes jouées dans la dernière seconde, souvent par un placement réussi ou raté. Quiconque suit le Rouge et Or depuis quelques années se rappelle des placements décisifs ratés par Boris Bédé et Dominic Lévesque dans les dernières secondes des finales de 2014 et 2015.

Cette saison, la tendance semble toutefois être renversée. Dominic Lévesque, souvent pointé du doigt pour ses mauvaises performances lors de matchs importants — il a terminé la finale québécoise avec un seul placement réussi en six tentatives l’année dernière — , a été remplacé par David Côté qui, à sa première saison, a déjà été nommé le meilleur botteur de précision au Québec par les entraineurs du circuit. Celui qui a déjà été invité à un camp de la prestigieuse université Alabama a connu une saison recrue du tonnerre, réussissant 19 de ses 23 placements cette saison. Mieux encore, il est 11 en 11 sur les placements de moins de 30 verges et a même réussi trois placements de plus de 40 verges en quatre occasions.

Du côté des Carabins, le poste de botteur de précision constitue probablement le principal point d’interrogation de l’équipe. Un an après avoir cédé son poste de botteur de précision à Félix Ménard-Brière, Louis-Philippe Simoneau a reçu la confiance de Dany Maciocia au début de la saison avant de connaître un début de saison catastrophique. Il a terminé l’année avec quatre réussites en huit tentatives, dont seulement deux en cinq sur les placements de moins de 40 verges. Il avait même dû céder son poste à Michael Arpin qui a réussi deux de ses trois placements. Toutefois, Simoneau a l’avantage d’avoir fait ses preuves en 2014 et 2015. La première année, il avait terminé la rencontre avec quatre placements réussis sur cinq, dont celui de la victoire en prolongation. La deuxième, il avait réussi ses trois placements de moins de 30 verges, tout en ratant ses trois plus longs. Mais avec les résultats actuels, pourrait-on revoir Ménard-Brière qui avait bien fait en finale l’an dernier avec trois placements de plus de 30 verges en quatre tentatives ? À suivre…

L’autre poste clé à surveiller est celui de quart-arrière, où s’affronteront deux des trois derniers gagnants du trophée Jeff Russel, remis au joueur par excellence du Québec. Cette saison, Hugo Richard semble dans une classe à part. Il a obtenu d’impressionnants chiffres par la voie des airs, ses 189 passes complétées en 269 passes tentées sont deux records d’équipe, mais également par la course, où ses 324 verges et ses sept touchés sont aussi des sommets personnels. Il a également dominé la ligue pour le nombre de verges par la passe (2187), de passes de touchés (11) et de pourcentage de passes réussies (70,3 %).

De son côté, Samuel Caron des Carabins a connu une journée catastrophique lors du dernier match et pour cause, le joueur de cinquième année est blessé au bras droit depuis plusieurs semaines déjà. Et ça fait une différence. Caron a commencé l’année en force avec 84 passes complétées en 120 tentatives pour seulement une interception. Depuis, son nombre de passes tentées et de courses a largement diminué, alors que son nombre d’interceptions a grimpé en flèche, surtout grâce aux quatre interceptions du Rouge et Or à son endroit le 21 octobre dernier. Toutefois, lorsqu’il est en santé, le quart-arrière montréalais peut être très menaçant. Au cours des dernières années, le Rouge et Or a eu l’occasion de goûter à sa médecine à de nombreuses reprises et son titre de joueur par excellence au Québec l’année dernière le prouve. Il devrait justement sortir avec le couteau entre les dents, puisqu’à la dernière Coupe Dunsmore, il avait dû quitter la finale à mi-chemin de la rencontre en raison d’une blessure.

Samuel Caron : des chiffres en chute libre
Trois premiers matchs :
  • Par la passe : 84/120, 1 interception, 5 passes de touchés, 1070 verges
  • Par la course : 19 courses, 116 verges, 2 touchés
Deux matchs suivants :
  • Par la passe : 42/60, 2 interceptions, 2 passes de touchés, 464 verges
  • Par la course : 10 courses, 73 verges, 2 touchés
Trois derniers matchs :
  • Par la passe : 41/65, 7 interceptions, 3 passes de touchés, 499 verges
  • Par la course : 11 courses, 62 verges, 1 touché
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