L’histoire inspirante de l’athlète Jean-Philippe Maranda

En 2007, à l’aube des Jeux de Pékin, Jean-Philippe Maranda était au sommet de son art en haltérophilie. Il était promis à un bel avenir dans son sport, sauf que le destin en a décidé autrement. Un accident de la route lui a fait perdre l’usage de ses jambes, l’empêchant de réaliser son rêve. Huit ans plus tard, le voilà maintenant de retour aux Jeux paralympiques de Rio, qui se dérouleront du 7 au 18 septembre.  

Suite à son accident, quatre ans se sont écoulés avant que l’athlète reprenne le sport de compétition. La fédération canadienne d’athlétisme n’a cependant pas abandonné son jeune espoir, lui faisant essayer plusieurs sports dans sa nouvelle condition. « J’ai été chanceux d’avoir un tel encadrement sportif, admet Jean-Philippe Maranda. J’ai essayé le volleyball, le tennis, le tir à l’arc et même le vélo à partir de ce moment-là ».

En 2012, le jeune homme originaire de Saint-Georges fait son choix : il pratiquera dorénavant la course en fauteuil. Ce sport n’est d’ailleurs pas étranger à l’haltérophilie, sur plusieurs aspects. «Cette nouvelle discipline venait rejoindre un peu ce que j’avais déjà fait, car j’étais en mesure de voir chaque jour si je progressais avec les chronos, poursuit M. Maranda. C’était le même principe auquel j’étais déjà habitué avec les poids ».

Record national, ici même à l’Université Laval

Le 15 juillet dernier, sur l’anneau extérieur du PEPS, Jean-Philippe Maranda a établi une nouvelle marque pour tout le pays au relais 4x400m. L’équipe complétée par les coureurs Alexandre Dupont, Tristan Smyth et Curtis Thom a enregistré un temps de 3 minutes 9 secondes et 50 centièmes, devançant l’ancien record de 19 centièmes.

« Tout le monde pensait que le chrono était intouchable et imbattable, exprime l’étudiant en administration de l’Université de Sherbrooke. Ça a été une belle surprise de faire ça à Québec ».

L’exploit a été réalisé, rappelons-le, à peine deux mois avant les jeux paralympiques de Rio. Il s’agit d’un facteur de motivation essentiel pour l’athlète québécois. « Ça me montre que je suis prêt à faire un bon temps au Brésil, poursuit-il. Après cette compétition, je croyais beaucoup plus en mes chances de podium ».

Un exemple de persévérance pour les jeunes

Depuis son accident, le Beauceron circule à travers plusieurs écoles primaires de la province pour y transmettre un message d’espoir et de courage. Ses conférences font d’ailleurs beaucoup jaser à chacun de ses passages. « J’essaie de faire comprendre qu’il y a beaucoup d’obstacles devant toi, mais que la manière avec laquelle tu les gères te permet d’accomplir des choses encore plus grandes, raisonne-t-il. Si tu trouves comment aller ailleurs, tu vas parvenir à ton but final ».

Au secondaire, l’enseignante d’anglais de Jean-Philippe Maranda lui répétait sans cesse qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible. Un dicton qui revêt aujourd’hui beaucoup d’importance pour l’athlète qu’il est devenu. « C’est une phrase qui me revient souvent, car j’ai eu des gros problèmes dans ma carrière, des vraies montagnes russes, avoue-t-il. J’y croyais encore malgré tout ce qui arrivait, c’est la raison pour laquelle je vais savourer mes jeux de Rio ».

Plus qu’une belle histoire, le parcours de l’ex-haltérophile a de quoi rappeler aux olympiens de demain qu’avec la volonté, tout devient possible. Il ne suffit d’ailleurs que de faire les bons choix selon lui. « Quand on se donne les outils, quand on prend les devants pour s’en sortir, il y a toutes les chances qu’on soit en mesure d’y arriver », souligne-t-il.

Ce qui s’en vient pour le futur

Jean-Philippe Maranda l’admet: les jeux de Rio ne représentent pas l’unique mission de son prometteur futur. Le principal intéressé entend d’ailleurs participer aux Jeux de 2020. « Je ne dirais surement pas non à Tokyo, puisque rendu à ce niveau, c’est plutôt agréable », s’amuse-t-il.

D’ici là, l’athlète désire, à court-terme, atteindre au moins une finale aux Jeux de Rio, lui qui ne sait toujours pas s’il participera à plusieurs épreuves. «Actuellement, je suis 14e au monde dans mon sport et j’ai les moyens de me rendre en finale, c’est vraiment mon but », conclut-il.

Même s’il sait pertinemment que les Jeux paralympiques bénéficient de moins de visibilité que les olympiques, Jean-Philippe Maranda espère tout de même faire parler de lui, dès le mois de septembre.

Consulter le magazine