Nage synchronisée : des clés pour comprendre

La 13e Coupe du monde de nage synchronisée de la Fédération internationale de Natation (FINA) s’est amorcée ce soir au tout nouveau centre aquatique du PEPS. Impact Campus marque le coup en vous proposant de découvrir trois aspects méconnus de ce sport ô combien inimitable.

Une piscine pas comme les autres

Ce ne sont pas toutes les installations qui peuvent présenter une coupe du monde de nage synchronisée. Elles se doivent de respecter un nombre impressionnant de critères afin d’espérer accueillir cet événement tenu tous les quatre ans. La FINA les édicte tous dans son Manuel de règlements 2013-2017, une véritable bible du sport aquatique où rien, de la température de l’eau (27 plus ou moins un degré centigrade) à l’éclairage (minimum de 1500 lux), n’est laissé au hasard.

Si le PEPS est l’hôte de la 13e Coupe du monde de nage synchronisée, c’est parce que ses nouvelles infrastructures inaugurées l’année passée sont conformes aux standards de la FINA. « La construction d’une piscine aux dimensions olympiques, l’aménagement d’un deuxième bassin de “dénagement” et la maximisation de la capacité des gradins nous permettent dorénavant d’accueillir des compétitions de calibre international », affirme Luc Lamontagne, coordonnateur des communications au PEPS de l’Université Laval.

Fait à noter : l’organisation installe pour l’occasion des haut-parleurs aquatiques qui permettent aux nageuses d’entendre la musique lors des phases sous-marines de leur chorégraphie. Un détail non négligeable, surtout lorsqu’on sait que le son voyage plus vite dans l’eau que dans l’air !

Des athlètes exceptionnelles

Peu importe que l’on parle de compétition en solo, en duo ou en équipe, une chose est sûre : la nage synchronisée est un sport de contraintes. À la présentation d’une chorégraphie de haute voltige d’environ quatre minutes s’ajoute l’interdiction de toucher le fond de la piscine ou le bord du bassin, l’obligation d’évoluer de façon synchrone avec ses partenaires et la musique ainsi que la nécessité de passer 50 % du temps total de la prestation sous l’eau. Tout cela en restant belle et souriante, bien sûr.

« Les athlètes se doivent d’être à la fois explosives et endurantes ainsi que flexibles et capables de créer une bonne base d’appui, explique Mathieu Charbonneau, biomécanicien du sport à l’Institut national du sport du Québec (INS) et proche collaborateur de l’équipe nationale canadienne de nage synchronisée. Le haut de leur corps, et tout particulièrement leurs épaules, se doit d’être très développé. Nous mettons beaucoup l’accent sur la bonne exécution et l’efficacité des mouvements. »

Selon l’expert, les membres de l’équipe canadienne s’entraînent 35 heures par semaine. Une vingtaine d’heures se déroulent exclusivement dans l’eau. Le restant s’effectue à sec et vise essentiellement à inculquer aux athlètes des notions d’acrobatie et de gymnastique.

Les athlètes canadiennes peuvent compter sur une vaste expertise sportive au sein de l’INS. « Mon rôle au sein est d’analyser et de comprendre leur performance afin de leur fournir une rétroaction et d’ainsi leur permettre de bonifier leur entraînement. En fait, chaque fois qu’une partie de leur corps bouge, je suis aux aguets ! », lance Mathieu Charbonneau.

Des maillots aux qualités multiples

Que serait la nage synchronisée sans les célèbres maillots de bain excessivement ajustés que portent les nageuses ? Paillettes, pierres précieuses, imprimés colorés : ces derniers rivalisent d’originalité et de tape-à-l’œil, tout en se conformant bien sûr aux aléas des modes, aux quelques règlements de la FINA ainsi qu’aux changements de chorégraphie périodiques de celles qui les portent. « Règle générale, la durée de vie d’un maillot de bain de compétition est de deux ans », analyse Roxanne Pratte, conceptrice des maillots de l’équipe nationale canadienne depuis dix ans.

Celle qui fait de la mode sportive une spécialité – on dit d’elle qu’elle a des doigts de fée – peut facilement passer plus de 40 heures pour confectionner une seule des tuniques portées par une membre de l’équipe canadienne. « Un remue-méninges de plusieurs mois précède leur confection. Il faut concevoir le maillot, s’assurer qu’il respecte les exigences, en dessiner les premières ébauches… C’est un processus assez pointu ! », s’exclame Roxanne Pratte, dont les œuvres d’art peuvent se détailler jusqu’à 1000 $.

L’effort en vaut-il la chandelle ? « Les athlètes ne sont pas notées directement sur le maillot, avoue-t-elle. Mais s’il aide à établir le bon sens artistique et à faire pencher la balance en leur faveur, c’est mission accomplie. »

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