Rien d’une équipe championne

Il y avait d’un côté le Rouge et Or, champion canadien en titre, avec 46 victoires de suite à domicile, seize victoires consécutives (saison régulière et séries éliminatoires confondues), 60 fois premier au scrutin canadien en 64 semaines, une fiche parfaite de 3 victoires en autant de rencontres. De l’autre côté, les Redmen, qui n’ont pas gagné de match de football depuis deux ans. Malgré toutes ces statistiques, il y avait un match à jouer ce dimanche au PEPS et admettons d’emblée que les Redmen ont fait oublier les statistiques aux partisans de Québec.

Les quelques 14 300 spectateurs venaient à peine de gagner leurs sièges que déjà, c’était 9-0. L’ambiance était à son comble et le Rouge et Or semblait se diriger vers une victoire facile. Malheureusement pour les partisans, les 57 autres minutes allaient être l’affaire des Redmen (4-3 au pointage). Ces derniers ont aussitôt arrêté l’hémorragie et ainsi calmé l’ardeur des partisans. Puis, les deux équipes se sont échangées des possessions et des bottés jusqu’au sifflet de la demie. Au retour, même recette pour les représentants de McGill qui se sont montrés intraitables en défensive. Le quart arrière des Redmen, Jonathan Collin, qui effectuait son grand retour au jeu suite à une sévère blessure au genou subit au stade du PEPS l’an passé, a forcé les Lavallois à reculer sans cesse, jusqu’à faire produire un touché de sûreté. C’était 9-2 et un seul touché séparait les deux équipes. Les espoirs étaient alors permis et sur les lignes de côté, les Redmen gagnaient en intensité et en énergie, alors que le Rouge et Or semblait maussade.

Dans les gradins, la foule aussi doutait. « On a l’impression de jouer contre la meilleure défensive au Canada alors que ce n’est que McGill. C’est insultant. » disait un partisan agacé. Et il n’était pas le seul. À deux ou trois reprises, les fans ont semblé chavirer et sont même allés jusqu’à huer leurs favoris lors, notamment, de troisièmes essais et une verge à faire où les meneurs au classement ont décidé de botter.

Il aura finalement fallu un placement de Boris Bede au milieu du quatrième quart pour s’assurer d’une avance d’au moins deux possessions. L’équipe de la Vieille Capitale n’aura donc pas réussi à confondre les sceptiques. Glen Constantin s’avouait déçu à la fin du match : « C’est décevant comme performance. On a eu trois blessures sérieuses sur la ligne offensive, ce qui n’a pas aidé, mais notre jeu aujourd’hui n’a pas été à la hauteur. » Malgré tout, il faut donner crédit aux adversaires qui ont cru en leurs chances et qui ont été implacables. En bref, un match terne ponctué de dégagements, de passes non complétées, de jeux ratés, de courses arrêtées, de blessures et de pénalités. Peu de points et un spectacle piètre, mais tout de même 2 points supplémentaires à la fiche du Rouge et Or, qui l’emporte finalement avec un pointage de 12 à 4.

Crédit photo : Josée Normandeau

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