Photo : Alice Beaubien

Expérience : Premières loges au Roller Derby

Samedi soir passé avait lieu une compétition de Roller Derby au complexe Jean-Paul-Nolin. Quatre équipes s’affrontaient : de Québec, le Rouge et Gore et les Casse-Gueules, et de Montréal,  les Contrabanditas et la Racaille. Impact Campus a eu  l’occasion de s’immiscer dans ce milieu encore méconnu et d’expérimenter ce sport de contact résolument féministe aux premières loges.

Photo-reportage : Les ligues de Derby de Québec et de Montréal s’échauffent avant la saison estivale

En entrant, la première chose perceptible des estrades est le bruit des patins : ce bruit rauque et sourd, ou bien le bruit aigu qui se produit lorsque le contrôle se perd. Ensuite, ce sont les cris : ceux des joueuses qui s’organisent; ceux des coachs qui les placent et replacent. Puis, on voit. On voit des cheveux de couleurs ou on n’en voit pas; lorsqu’ils sont courts. On voit des casques et des protections. Il y a des couleurs : celles des équipes et celles que les joueuses décident de porter. Encore du mouvement : celui des corps qui oscillent, qui tournent, qui accélèrent, qui s’entre-choquent, qui se combinent et qui tombent. Il y a aussi le bruit des mains au sol, des soupirs de chutes.

Les arbitres sont en grand nombre : il est facile de comprendre pourquoi, puisque deux yeux ne suffisent pas à suivre la cadence de l’action. Aussi, beaucoup de bénévoles issus du milieu gravitent autour de la piste.

Lentement, on prend conscience que nos yeux s’attachent plus à des personnes qu’à d’autres : on aime les regarder graviter. Et puis, on prend plus à cœur la frénésie. Le nom des personnages est remarquable. Des noms choisis à des fins d’autodérision, ou bien d’intimidation.  Tout est un peu clownesque et du même coup si bien orchestré.

Plus qu’un sport

Pour ceux qui ne connaissent pas le Roller Derby, voici quelques points simples afin de comprendre ce que c’est :

  • Un sport d’équipe inclusif voulant recréer un safe space pour les toutes personnes ne s’identifiant pas comme homme.
  • Deux équipes s’affrontent sur une piste circulaire.
  • C’est un sport de contact très règlementé qui n’empêche pas le risque de blessures.
  • Le but principal est que la jammeuse dépasse les bloqueuses qui s’efforcent de l’en empêcher. C’est ainsi que les points sont comptés.
  • Le haut du corps, les fesses et une partie des bras peuvent être utilisés à des fins de contact.

Malgré les contacts, qui en choqueraient plus d’une; l’esprit d’équipe, la camaraderie et le respect en sont des marqueurs importants. Il est beau de voir que les personnes présentes s’amusent. Cela donne d’ailleurs l’effet d’un spectacle grandiose. C’est toute une danse qui s’articule sous les yeux des spectateurs. Une danse violente et bruyante, unique en soi.

Même s’il est difficile pour les néophytes de tout comprendre ce qui se passe sur la piste (entre les fautes, les pénalités, le haut nombre de joueuses, les dépassements, les chutes, les codes des arbitres et encore plus), l’augmentation du rythme cardiaque et les sensations fortes sont garanties. Et cette fois, ce n’était même pas un match officiel.

Le sport jouit de sa popularité restreinte. Bien qu’être dans un foule et ressentir son énergie est une expérience en soi, le sentiment d’être avec des habitués peut aussi être agréable. Alors s’il-vous-plait, ne vous y jetez pas tous en même temps !

 

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