Une année n’est pas coutume : la CADEUL consultera ses membres cet automne lors d’un référendum étudiant. L’enjeu : la représentation nationale et l’affiliation, ou non, à l’Union Étudiante du Québec.
C’était le secret le moins bien gardé du campus. Alors que les débats sur l’affiliation nationale commençaient déjà à l’hiver et au printemps derniers, la question d’une consultation des étudiants au sujet de la nouvelle association nationale se faisait attendre.
« Jusqu’à dernier ordre, il va y avoir un référendum », confirme d’entrée de jeu Thierry Bouchard-Vincent, président de la CADEUL, en précisant que la représentation nationale fait d’ailleurs partie des orientations de l’association étudiante de 1er cycle. « En tant que tel, les instances nous ont déjà chargés de faire un référendum là-dessus », poursuit-il.
Après avoir défini un projet de règlements généraux au cours de l’été, la CADEUL doit « élaborer, pendant le mois de septembre, des politiques pour refléter l’ensemble des discussions qu’il y a eues pendant l’été ». Après cela, le projet sera prêt à être présenté aux membres.
Thierry Bouchard-Vincent reste confiant sur le déroulement du processus pré-référendaire : « À de grande surprise, comme le fait qu’on n’arrive pas à s’entendre sur la finalisation des politiques, […] tout devrait bien se passer cet automne. »
La question référendaire n’est toutefois pas encore connue. Elle devrait être déterminée au courant des deux prochains mois. « Au dernier caucus des associations, on a présenté le projet de règlements généraux aux associations membres. Au prochain caucus, on devrait être en mesure de présenter les politiques. À ce moment là, on va lancer le processus en conseil d’administration au sujet de la question référendaire », rappelle le président de la CADEUL.
Des modifications au projet possibles
Certaines associations facultaires sont à prêt consulter leurs membres au sujet de l’affiliation nationale. Elles rendront par la suite leurs positions, favorables ou non, à la CADEUL. « Dans les prochaines instances, les associations pourront nous donner leur avis sur les politiques qui ont été élaborées », commente Thierry.
Celui-ci confirme que des changements aux règlements ou aux politiques sont toujours possibles : « Si la CADEUL affilie, ça sera à l’hiver, lors du congrès de fondation [de la nouvelle association nationale]. C’est à ce moment là qu’on doit avoir un projet final. Donc, il y a toujours place à des négociations d’ici-là. »
Une cotisation de 4$ ou 5$
La question qui travaille également les étudiants demeure les coûts supplémentaires qui seraient ajoutés à leurs cotisations étudiantes. « Ce serait des cotisations individuelles. Ce n’est pas encore final, mais les associations parlait d’un montant entre 4$ et 5$. Ce n’est pas clos », résume le président de la CADEUL.
Cette option serait ainsi à l’opposé de la « formule TaCEQ », où la CADEUL cotisait directement à l’association nationale et conservait un droit de retrait sur chacun des projets. « Ce n’était pas très fonctionnel. Et d’ailleurs, on court encore après des factures », pointe Thierry.
Des étudiants réceptifs ?
Le président de la CADEUL ne semble pas inquiet du fait que la CADEUL cumule 2 référendums en deux ans. Selon lui, les étudiants seront réceptifs à la question de l’affiliation nationale. « Il va y avoir un contexte cet automne, développe-t-il. Il y a plusieurs projets des associations étudiantes au national, comme la révision de la politique jeunesse, ou les frais de scolarité des étudiants étrangers. Les gens vont voir l’enjeu [d’une représentation nationale] et vont être plus en mesure d’avoir à se positionner là-dessus. Qu’il y ait un projet d’association nationale ou pas, il va y avoir à parler de ces dossiers-là. »
La mobilisation devrait également être plus facile que l’an passé : « Cet automne, on s’enligne sur un référendum avec une seule question. Cela va faciliter la formation de comités partisans. »
Du côté des cycles supérieurs, deux référendums se profilent pour l’automne et l’hiver. Cette session, les étudiants à la maîtrise et au doctorat devraient être consultés sur une potentielle hausse de cotisation de l’ÆLIÉS. Le dernier référendum sur la question remonte à 2009-2010, et l’augmentation avait été refusée.
L’association des étudiants inscrits aux cycles supérieurs pourrait également ajouter une question concernant l’obligation du vote électronique en situation de grève. « Cela serait un référendum consultatif. Il faudrait ensuite aller en assemblée générale, car cela impliquerait une modification des règlements généraux », tient à préciser Stéphane Lebrun, président de l’ÆLIÉS. Rien n’est toutefois encore arrêté concernant les questions référendaires de la session d’automne.
La question de l’affiliation nationale irait quant à elle à l’hiver. Les étudiants des 2e et 3e cycles auront le choix entre l’Union Étudiante du Québec, la nouvelle association nationale, ou l’Association pour une Voix Étudiante au Québec (AVEQ), anciennement Table des Régions. L’ÆLIÉS souhaite présenter tous les choix réels aux étudiants. « On veut avoir les deux possibilités à offrir à nos membres. Et dans notre processus référendaire, c’est important que les deux organisations viennent se présenter au conseil d’administration », commente Stéphane.