« S’unir pour bâtir ensemble », c’est le thème choisi par la table de concertations du Mois de l’histoire des Noir(e)s ( TCMHNQ ) pour 2018. Ce thème est une « réponse aux discours haineux, qui ont cours actuellement », affirme Mbaï-Hadji Mbaïrewaye le président de la TCMHNQ. « L’affiche officielle représente des mains de différentes couleurs tendues les unes vers les autres. En nous donnant la main, nous serons plus fort(e)s pour bâtir ensemble notre société », ajoute-t-il.
La programmation suit quatre objectifs. D’abord, informer la population sur l’histoire des noirs de Québec afin de mettre fin aux préjugés et à l’ignorance qui portent parfois préjudice aux communautés noires. M. Mbaïrewaye en profite d’ailleurs pour souligner que les Noir(e)s constituent la minorité la plus discriminée, selon Statistique Canada.
Elle vise aussi à faire la promotion de connaissances interculturelles et à faire tomber les barrières au sein de la société. Ensuite, elle invite les communautés noires à « réfléchir sur elle même et à leur présence dans le monde » et à « mettre de l’avant des idées neuves pour elles-mêmes et pour la société. »
Finalement, une nouveauté qui permettra de faire connaitre l’histoire des communautés noires d’un pays invité. Cette année, c’est le Brésil qui a été sélectionné et la TCHMHNQ organise une conférence et une animation de capoeira (art martial inspiré des techniques de combat et de danse traditionelles africaines) à l’école secondaire du Mont Sainte-Anne.
Un calendrier rempli
Parlant d’activités, le calendrier en est bien rempli avec une trentaine d’événements offerts durant le mois, variant du documentaire à la conférence, en passant par le tournoi de soccer et la pièce de théâtre. Les sujets sont eux aussi variés. On parle de politiques migratoires européennes et de réfugiées, de l’histoire des grands boxeurs noirs et de façons de s’impliquer pour la paix et la diversité.
La première des activités a déjà eu lieu, soit le lancement officiel du Mois de l’histoire des Noir(e)s. Plusieurs personnalités sont venues s’adresser au public, dont le boxeur professionnel et porte-parole du MHNQ, Eric Martel-Bahoélie, l’expert en enseignement et en recherches et parrain du MHNQ, Charles Moumouni, et le maire Régis Labeaume. Le message des intervenants était souvent chargé d’émotion, mais aussi de fierté et d’espoir. Ils étaient heureux de pouvoir faire la promotion de la paix et de la tolérance et de pouvoir faire face à la haine. Charles Moumouni a même affirmé que « Québec est un rempart pour l’humanité » et que « les discours et les actes haineux ne correspondent pas avec cette ville. »
La soirée était animée par la chanteuse Valérie Clio, qui non seulement présentait les intervenants, mais ajoutait une touche d’humour bien agréable à la soirée. Alors qu’elle sautait certains passages de ses notes, elle lance : « Ça, je vais le lire parce que là, c’est important, il y a le nom du maire dedans. »
Trois prix seront remis pendant le mois. D’abord, le prix Charlotte sera remis à une entreprise ou à un organisme qui contribue à l’intégration et au développement des personnes noires. Ensuite, le prix hommage qui sera donné à une personne qui n’est pas issue des communautés noires et qui, par ses actions, fait une différence pour elles. Finalement, le prix Jean Alfred sera décerné à une personne s’impliquant dans la société qui fait partie de la communauté noire de Québec.
