L’enquête panquébécoise Qu’est-ce qui se cache sous ta façade? est désormais terminée, et ce sera l’heure des bilans dans les prochains mois. Les universités participantes à l’étude en question regarderont avec attention ses résultats qui, selon plusieurs, risquent de surprendre énormément. Mais, en ce moment, qu’en est-il de la situation à l’Université Laval? Quels services sont offerts à la communauté étudiante lavalloise? Impact Campus s’entretient avec Christine Gagnon, psychologue et coordonnatrice du secteur Psychologie de l’Université Laval.
À toi, étudiant ou étudiante qui panique avec la fin de session, avec ses résultats scolaires, avec son choix de carrière, avec les responsabilités qui l’attendent à la sortie de l’université, tu n’es pas seul(e) dans ta situation. Tout le monde y passe. Les questionnements perpétuels et les remises en question périodiques font partie du parcours universitaire, c’est normal.
Afin de passer au travers, plusieurs outils existent pour mieux gérer ces multiples sources de stress. Si tu te sens débordé(e), épuisé(e), au bout du rouleau – et ce peu peu importe la raison – il est possible de demander de l’aide, ou tout simplement d’en parler à quelqu’un de confiance.
Le processus pour obtenir de l’aide peut sembler long et inquiétant, parfois même effrayant, mais la première étape demeure de demander de l’aide. Peu importe la source, recevoir un soutien moral et psychologique, aussi minime soit-il, peut faire toute la différence. Tu n’as rien à perdre à demander de l’aide.
À l’Université Laval
Le Centre d’aide aux étudiants offre des services de soutien et de consultation aux étudiant(e)s en matière d’orientation, de réussite scolaire, de bien-être psychologique et de situations de handicap. Le service est gratuit et disponible pour tous les membres de la communauté. Toutes les informations sont disponibles sur le www.aide.ulaval.ca
« Ce qu’on voit le plus souvent [au Centre d’aide], ce sont des étudiants qui sont stressés. La pression de réussir est très présente sur le campus. Les étudiants vivent beaucoup de stress en lien avec la conciliation étude-travail-famille-vie sociale. À cette date-ci, on voit plusieurs étudiants qui ont des problèmes de procrastination et par le fait même, augmente le niveau de stress. Chaque année, c’est la même chose, la session passe vite, on a beaucoup de choses à faire et on s’y prend souvent à la dernière minute », raconte, Mme Gagnon.
Elle ajoute que certains élèves consultent en rapport avec des problèmes de consommation ou parce qu’ils ont des idées suicidaires, mais les cas les plus fréquents demeurent les problèmes de stress et de gestion de temps.
« L’étudiant qui veut de l’aide doit se rendre sur notre site web et remplir un court formulaire. Ensuite, la demande est évaluée et un membre de notre équipe contacte l’étudiant dans les plus brefs délais, souvent dans la journée même pour un maximum de cinq jours ouvrables. On s’assure selon les besoins du demandeur, qu’il ou elle reçoit le service convenu. Il se peut que l’on réfère la personne à un autre organisme qui pourra mieux répondre à ses besoins », explique la psychologue.
Le Centre d’aide offre aussi des rencontres avec des conseillers en orientation pour ceux et celles qui doutent de leur choix de carrière et qui voudraient explorer d’autres options.
Lorsque questionnée sur les critères qui font qu’une demande d’aide sera acceptée ou non, Christiane Gagnon explique que : « Toutes les demandes sont traitées, sans exception. Cependant, plusieurs facteurs font en sorte qu’une demande sera suivie plutôt qu’une autre. Chaque demande est traitée de façon individualisée et tout est évaluée en fonction des besoins de l’étudiant et du fait que l’on peut y répondre ou non. Nous sommes une grosse équipe et nous avons plusieurs ressources à notre disposition pour aider un maximum d’étudiants ». Elle prend la peine de souligner « qu’il reste que certaines problématiques sont mieux traitées par d’autres ressources et c’est pourquoi nous ne pouvons par répondre à toutes les demandes. »
L’équipe du Centre d’aide, composée d’une quinzaine de psychologues ainsi que d’une douzaine de conseillers en orientation, se concentre plus sur le court terme en fournissant des outils, des conseils et des stratégies adaptées à la situation de l’individu.
Selon l’expérience professionnelle de la psychologue, « un bon entourage solide et à l’écoute ainsi qu’une bonne gestion de son temps/stress » sont les clés pour passer au travers des études sans trop d’anicroches.
Qu’est-ce qui se cache sous ta façade?
Lancée par l’Union Étudiante du Québec (UEQ), cette enquête aux allures de campagne de sensibilisation tente de répondre à une foule de questions sur la santé mentale et psychologique des étudiants universitaires du Québec. À la suite de l’enquête, le Comité de travail spécifique sur la santé psychologique (CTS) brossera un portrait de la santé psychologique de la population étudiante québécoise, des services offerts sur les différents campus et, selon les recommandations obtenues, conseillera les associations étudiantes sur de nouvelles stratégies à mettre en place.
C’est à la suite de la publication d’un rapport d’enquête sur la santé psychologique des étudiantes et des étudiants de l’Université de Montréal en 2016 que le besoin d’une enquête panquébécoise est devenu criant. Les résultats alarmants de l’étude en question faisaient états de nombreux problèmes tels que des symptômes dépressifs et d’épuisement professionnel (burn-out) ou de détresse psychologique chez une forte proportion d’étudiants, tous cycles confondus.