Cafés/bars/restos : Y trouvez-vous votre compte ?


    Pub universitaire, Fou Æliés, Cactus, StarBar, Temps perdu … Une multitude de cafés-bars-restaurants fleurit sur et aux alentours du campus. Alors qu’on pourrait penser que la concurrence fait rage entre les différentes enseignes, les propriétaires se réjouissent pour la plupart de cette diversité. Chaque bar, une ambiance. Et vous, où vous tenez-vous ? 

 

Myrand : Diversité, mais pas assez

Jean-Louis Bordeleau


L’avenue Myrand compte un petit nouveau dans son offre de restaurants : L’Autre Cuisine. Malgré l’ouverture de cette nouvelle enseigne, la diversité n’est pourtant pas si forte en plein coeur du quartier étudiant de Québec. Rencontre avec les différents propriétaires. 

On connaissait La Cuisine, sur Saint-Vallier. Mais depuis quelques semaines, c’est L’Autre Cuisine qui a ouvert ses portes sur l’avenue Myrand, à la place du Ciné-Cure. L’information était connue depuis juillet dernier. «Ça faisait un bout que l’on voulait ouvrir dans un quartier étudiant, sans perdre l’esprit de notre restaurant. L’occasion s’est présentée et on a acheté, en juin, le bloc où se trouvait le Ciné-Cure café-vidéothèque», avait raconté au Soleil Ronan Bonnette, propriétaire et fondateur du restaurant avec sa conjointe.

fourÀ deux pas du campus, le 840 avenue Myrand se veut une réplique du restaurant de St-Roch, en se rapprochant de la clientèle estudiantine mais en gardant son identité. L’Autre Cuisine se distingue par le confort food et sa nourriture traditionnelle québécoise. « Nous, ce qu’on offre, ce n’est pas de la gastronomie ; c’est de la bonne bouffe. De la bonne bouffe maison pas chère. On offre de la constance », assure Mirielle Cyr, propriétaire du restaurant.

L’Autre Cuisine est menée comme le restaurant La Cuisine, dans St-Roch. Les propriétaires veulent exporter dans Ste-Foy le succès qu’ils ont avec leur autre franchise en plus de dynamiser toujours plus le quartier : « La Basse-Ville a réussi au cours des années à s’attirer d’autre monde que les gens de la Basse-Ville. Pour Myrand, c’est ce qu’on devrait faire : en faire une artère qui attire du monde. […] Il y a des choses à faire à Ste-Foy. […] Pour une rue commerciale, le but c’est d’attirer d’autre monde que le monde de proximité », poursuit la restauratrice.

Une saine diversité

Au sujet de la diversité des établissements sur la rue Myrand, Mireille Cyr croit qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts. « Un commerce tout seul ne marchera jamais. C’est ça qui fait que les bars ou les bistros marchent : les gens peuvent changer. Si c’est plate ici, on va au Cactus, si c’est plein dans celui-là, on va à l’autre. Donc s’il y en a d’autres qui veulent s’établir, je suis pour ! », s’exclame celle qui est en charge de L’Autre Cuisine.

Le gérant du Cactus, Louis Caron, approuve : « Plus il y en a, mieux c’est ! Les clients vont peut-être me prendre une table, peut-être m’en faire gagner une autre. Les gens vont souper ailleurs, mais ils vont venir ici prendre une bière. »

Alors pas trop craintif de la concurrence ? « On sert des bières de microbrasseries, le Café au temps perdu aussi, et ça fait des années qu’on coexiste », déclare Louis Caron.temps

Même son de cloche du côté du Temps perdu. « C’est un de mes chums qui a commencé ça, le Cactus. On travaillait ensemble pour amener du monde sur la rue, puis lui son monde allait de temps en temps ici et vice-versa. Finalement, on ne se nuisait pas. Il faut travailler pour créer un pôle d’attraction », estime Mario Lambert, gérant du café-resto-bar.

Freins au développement

Les différents commerçants rencontrés ne se plaignent pas de cette diversité d’institutions. Bien au contraire, ils souhaiteraient encore davantage dynamiser cette artère commerçante et renforcer ses liens autant avec le campus que la Ville de Québec.

« L’Université aurait pu prendre la rue, l’accaparer et la développer un peu. Moi, je n’aurais rien eu contre l’idée qu’il y ait 2 ou 3 cafés sur la rue. Il y a maintenant le sentier qui va à l’Université, mais il a fallu qu’on se batte ; l’Université ne veut rien savoir », déplore le gérant du Temps perdu.

Si la rue Myrand manque de diversité, les quelques propriétaires jettent aussi le blâme sur la Ville. « C’est un problème de stationnement » qui est en cause, disent à l’unisson les gérants du Cactus et du Temps perdu.cactus

Ces propriétaires reprochent le fait qu’il soit obligatoire pour les établissements de posséder des places de stationnement, alors que la Ville les contraint dans cette entreprise. « Pendant des années, personne n’a pu s’installer, parce que la Ville ne coopérait pas. Si t’arrivais avec une belle petite idée, la ville disait : ça te prends des stationnements. Oui, mais on ne peut pas en avoir ! », pointe-t-il.


 

Le StarBar se renouvelle

Jean-Louis Bordeleau

Le StarBar change de vocation. Après « 10 ans au top », selon son gérant, l’institution quitte le modèle discothèque. Finie la piste de danse, place aux cocktails et aux tartares-burgers.

starbarC’est désormais un lounge qui accueillera les oiseaux de nuit. « Les étudiants sont plus attirés maintenant par les pubs et les restos ambiance. On les voit de moins en moins. Le Dagobert va se retrouver à être la seule grosse discothèque pratiquement. L’endroit se retrouve à ramasser toute la ville, et il n’est même pas à pleine capacité ! Aujourd’hui, le monde veut bien manger, alors on va lui proposer une meilleure qualité », explique Mathieu McFaddon, gérant de l’établissement.

Outre un nouveau menu plus haut de gamme, le StarBar offrira une palette de cocktails et des mix en tout genre. Puisque la cuisine se raffine, l’offre alimentaire terminera plus tôt.

« Le midi, notre public-cible est constitué de travailleurs. Le souper, c’est très mixte. On veut augmenter une autre clientèle. On garde le même principe le midi : ça reste la table d’hôte », indique-t-il.

L’ouverture du nouveau concept est prévue pour le milieu ou la fin de mars. « On n’est pas fermé ! On reçoit des téléphones chaque jour. Ça va être fermé environ 3 semaines à la fin février », précise le gérant.


Pub vs Fou : Choisissez votre ambiance

Margaud Castadère-Ayçoberry

Pour certains, c’est pire que le rideau de fer qui sépare le Desjardins : d’un côté, le Pub universitaire, de l’autre le Fou Æliés. Pourtant, pour les présidents des deux associations étudiantes responsables de ces institutions, on ne parle pas de concurrence, mais de maximisation de l’offre pour les étudiants.

Le Fou Æliés : un laboratoire vivant

Ouvert depuis septembre 2013, le petit nouveau du pavillon Desjardins a connu une ascension non négligeable ces derniers mois, devenant pour certains une nouvelle référence au sein du campus. « On le voit dans les chiffres ; la rentabilité est aussi au rendez-vous, se réjouit Christian Djoko, président de l’ÆLIÉS. L’année dernière, on a quasiment fait un déficit, mais c’était lié au fait que c’était l’année d’ouverture. Cette année, on a senti qu’il y avait une augmentation de l’achalandage du café. »

fouSelon lui, cette croissance est due à plusieurs effets : « Il y a un effort conjugué de la part de la direction du café, de l’ÆLIÉS et aussi de l’Université. Avant, on ne pouvait pas vendre d’alcool le lundi et les autres jours à partir de 16 h. Tout ça fait qu’avec plus de publicisation, plus d’événements aussi, on attire plus de monde. »

Christian mentionne toutefois que le but du café n’a jamais été de faire une concurrence frontale au Pub universitaire : « Ni maintenant ni demain. […] On développe un créneau qui est différent de ce qui se fait au Desjardins. Ce qu’on peut vendre au café, ça ne se retrouve pas au Pub. On fait plus dans les boissons artisanales, les bières de microbrasserie, des produits nichés. »

Le président de l’ÆLIÉS précise que le mandat du Fou ne consiste pas à « être un bistro comme les autres, mais un laboratoire vivant, un lieu d’échanges et de rencontres culturelles. C’est la mission principale. » Il s’agit donc, selon lui, d’avoir une offre complémentaire à ce qui existe déjà afin de diversifier les offres sur le campus.

Le Fou va d’ailleurs continuer à développer son créneau. « On est toujours dans une dynamique de voir ce qui marche et ce qu’on pourrait améliorer, affirme Christian. […] Ce sur quoi on voudrait travailler, c’est une autre offre alimentaire, mais qui ne soit pas dans une perspective de concurrencer Saveurs Campus. Ça pourrait une offre plus de type 5 à 7. On est en pleine réflexion là-dessus. »

Le Pub : l’institution du campus

Du côté du Pub universitaire, on ne tire pas la sonnette d’alarme en voyant grandir l’offre des bars et restaurants sur et aux alentours du campus. Selon Caroline Aubry, présidente de la CADEUL, il n’y a pas eu de baisse de la clientèle. « Pour ce qui est des ventes, ce n’est pas en grosse baisse. Il n’y a pas vraiment de différence avec les autres années. Une raison pour ça, c’est que le Pub reste une institution à l’Université Laval. Les étudiants viennent toujours », assure-t-elle.

Caroline nuance quelque peu, au sujet notamment de l’ouverture récente du Fou ÆLIÉS ou encore de l’Autre Cuisine : « Je ne pense pas qu’on soit à l’abri de la concurrence. Dans les années passées, quand il y a eu l’ouverture du StarBar ou encore de l’Ozone, ça a vraiment fait mal au Pub à ce moment-là. Mais là, pour l’instant, on n’en a pas ressenti les effets. »pub-universitaire

Selon la présidente de l’association étudiante, cela est aussi dû au fait que ces nouvelles enseignes n’offrent pas les mêmes produits que le Pub. « Il y en a qui avant venaient au Pub, car c’était le seul bar, et qui se retournent maintenant vers le Fou. On voit qu’il y a un mouvement qui se fait. Il y avait une demande pour la clientèle du Fou. Mais ça attire une clientèle plutôt précise quand même, alors que le Pub est plus d’ambiance diversifiée », affirme-t-elle.

Même si le Pub reste l’institution phare du campus, ses dirigeants souhaitent continuer d’innover. « Le but, c’est toujours de s’adapter aux besoins et demandes qu’il y a. Par exemple, cette année, il y avait pour objectif de développer l’offre pour les associations membres de la CADEUL, pour permettre que ce soit plus intéressant de faire des événements de financement ici par exemple, car cela avait été un peu délaissé les dernières années. On veut toujours s’adapter le plus possible à partir de ce que les gens souhaitent avoir comme bar. On est super sensible aux commentaires qu’on reçoit », conclut Caroline.

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