Modélisation 3D par GLRCM

Disparition d’un stationnement à l’Université Laval : magie noire ou projet scientifique d’envergure ?

L’annonce a été faite par l’Université Laval il y a déjà quelque temps : l’Institut nordique de Québec fait peau neuve, et pas n’importe comment. En voie de construction sur ce qui jadis était un stationnement proche du pavillon Vandry, un bâtiment multidisciplinaire et haute technologie prend racine sur le campus. Nous avons contacté l’équipe qui a fait les plans du projet, Saucier+Perrotte et GLCRM architectes, et Maxime Turgeon, le responsable principal, a accepté de répondre à nos questions.

Par Florence Bordeleau-G, journaliste multiplateforme

Faire cohabiter les arts, les lettres et les sciences

Dans l’article publié par ULaval nouvelles en mai 2023, on lit que « le complexe comprendra plusieurs laboratoires de pointe sur de grandes thématiques de recherche, qui seront utilisés pour répondre aux besoins de plusieurs disciplines. » Pour Turgeon, l’idée de relier les disciplines entre elles a été le point le plus important lors de la conception. « C’est très innovant, affirme-t-il, car aucun autre pavillon ne regroupe des domaines de recherche aussi variés. L’objectif est d’instaurer un dialogue entre les différentes familles de recherche. »

Modélisation 3D par GLRCM

Ce bâtiment prévoit de nombreux espaces communs, des locaux d’échanges et des aires collaboratives informelles sur chacun de ses quatre étages. « Chaque domaine scientifique aura, pour des fins pratiques, ses locaux à proximité. Cependant, on a cherché à favoriser les échanges interdisciplinaires. C’est d’ailleurs pour ça que le grand Atrium a été pensé et conçu, que ce soit pour le quotidien des chercheurs et chercheuses ou pour l’organisation d’évènements », continue Turgeon. Ces évènements permettront d’ailleurs de remplir un autre objectif de l’Institut nordique, soit d’être une vitrine sur la recherche dans le Nord. En effet, de nombreux espaces d’exposition, scientifiques ou artistiques, seront aménagés dans les aires communes. Et les plans vont plus loin encore, réfléchissant aux possibilités offertes par les espaces extérieurs adjacents au bâtiment. L’équipe de GLCRM a en effet décidé de dédier une zone pour un petit jardin communautaire, dont le succès dépendra évidemment du degré d’implication des usager.ères des lieux.

Objectifs durables et prise en considération de l’univers nordique

Le développement durable a d’ailleurs été pris en compte dans le développement des plans. Des conifères et feuillus seront plantés tout autour, agréable pied de nez au vieux stationnement asphalté qui va disparaître sous le pavillon. « Il y aura le moins possible de pelouse tondue. Une grande portion du site va pousser naturellement et devra être laissée à elle-même. Comme on vise une certification LEAD pour ce projet (qui sera d’ailleurs le premier du campus uLaval), on doit prendre en compte énormément d’aspects, comme la connectivité aux transports durables, aux économies d’eau et d’énergie, ainsi que le choix des matériaux de construction qui doivent entre autres être exempts de composés organiques volatils. L’isolation sera ultraperformante, et l’éclairage extérieur minimisé afin de réduire la pollution lumineuse. Les panneaux extérieurs seront en aluminium et acier afin d’assurer la plus grande pérennité possible au bâtiment. » Visuellement, le bâtiment va même être porteur d’un message écologique, ou du moins s’inspire des climats nordiques : côté Robert-Bourassa, c’est le « bloc chaud », avec des matériaux de couleurs chaudes ; du côté campus – côté nord – la façade blanche représentera la glace ou la neige. Et la « rencontre des deux blocs » métaphorisera supposément la fonte de l’élément froid au contact avec le réchauffement climatique.

Modélisation 3D par GLRCM
Modélisation 3D par GLRCM

Toujours dans l’article d’ULaval Nouvelles, on affirme que le pavillon mettra en valeur la culture des Premiers Peuples. À regarder les images 3D de ce bâtiment ultramoderne, le lien avec les autochtones ne saute pas immédiatement aux yeux. Pour Turgeon, leur place est dans le choix des formes circulaires qui habiteront les lieux, que ce soit dans les escaliers hélicoïdaux, ou les grands bancs circulaires dans les espaces communs. Il ajoute qu’un espace de co-création (une “maison nordique”) est prévu dans les locaux.

La fin des travaux est prévue pour 2026.

 

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