Série de débats municipaux à l’Université Laval : que retenir ?

Au cours de la dernière semaine, la campagne municipale se ressentait sur le campus de l’Université Laval. Deux débats ont été organisés pour permettre aux étudiants de comprendre et juger des idées de chaque parti. Les deux évènements ont été difficiles pour les candidats de l’Équipe Labeaume qui ont encaissé les attaques répétées de leurs adversaires.

Le premier débat, organisé par la CADEUL se concentrait sur les enjeux de mobilité durable. Quatre partis étaient représentés et ils ont chacun abordé des projets différents pour la ville. On constate la divergence majeure sur les infrastructures proposées par chaque parti.

D’un côté, Option Capitale-Nationale demande le transport gratuit pour tous. Pour Québec 21, le troisième lien reste la seule option pour sauver Québec de la congestion. Rémy Normand d’Équipe Labeaume est fier des réalisations faites depuis 10 ans à Québec et espère continuer dans la même direction. Finalement, Démocratie Québec propose un plan de transport structurant lié à son projet de tramway.

Face aux critiques de M. Normand sur le projet de tramway, Christophe Navel, candidat pour Démocratie Québec, s’en est pris au représentant d’Équipe Labeaume. « Venant d’un parti sans projet, c’est culoté de critiquer une vision d’avenir. »

Le second débat, mis en place par le Forum jeunesse de la région de la Capitale-Nationale, soulevait uniquement des thèmes liés aux jeunes. Sans accrochage majeur, le représentant de Québec 21, Dominique Soucy, n’a toutefois pas apprécié que son homologue de Démocratie Québec l’accuse d’être candidat pour un parti qui ne croit pas aux changements climatiques et qui favorise la voiture à Québec.

Transport, au centre des interventions

Dans les deux débats, les discussions sur le transport ont été majeures. Pour Québec 21 et Démocratie Québec, le constat est similaire : l’administration en place manque de projet et n’a pas un bilan reluisant.

Dominique Soucy, de Québec 21, fait 80% de ses déplacements à vélo. Il témoigne que c’est dangereux pour les utilisateurs. « Il n’y a même pas de bornes de délimitation partout. Il faut un espace physique entre les autos et le vélo. » Il mentionne que son parti va remédier à la situation en plus de relier les pistes cyclables entre elles.

Le plan de mobilité urbaine intégrée est le meilleur choix pour les électeurs, affirme Christophe Navel. Démocratie Québec veut offrir le choix aux citoyens de la vieille capitale. « On offre le choix entre le transport en commun, l’automobile, le vélo et la marche. De plus, on ose parler du tramway, un des moyens de transport les plus structurants. », propose le candidat de Démocratie Québec. « Excusez-nous d’avoir une vision d’avenir. », lance-t-il en direction de représentant d’Équipe Labeaume, M. Normand.

Pour se défendre, M. Normand et Jérémie Ernould rappellent les nombreuses pistes cyclables construites depuis 10 ans et un projet de 90 km d’ici 2021 pour le réseau cyclable. « On ne peut pas tout faire en même temps, il y a toujours place à amélioration. Je considère qu’on a un bon réseau à Québec. », explique le candidat du district 18, M. Ernould. De son côté, M. Normand se félicite pour la mise en place de l’application Nomade, « C’est un succès ! Il y a 130 000 citoyens qui ont téléchargé l’application », lance-t-il.

Le laissez-passer universitaire (LPU)

Un enjeu majeur lors du débat sur la mobilité durable, qu’est le laissez-passer universitaire, a relevé la divergence des différents partis à ce sujet. Dans un mémoire publié en août 2017, la CADEUL et l’AELIÉS ont présenté le LPU au comité consultatif sur la mobilité durable de la ville de Québec. On peut y lire : « Dans l’optique de favoriser l’accès de la population étudiante au réseau, un laissez-passer devrait être rendu disponible à ceux et à celles qui s’inscrivent à l’Université́ Laval. »

Pour le parti sortant, l’objectif est de réunir tous les groupes concernés d’ici juin 2018 et d’éviter de transférer le montant vers d’autres organisations comme le RTC, explique Rémy Normand, candidat d’Équipe Labeaume et également président de la société de transport.

De son côté, le candidat de Démocratie Québec, Christophe Navel, certifie que le laissez-passer sera disponible dès l’automne 2018.

Pour Alexandre Pettigrew, de Québec 21, la réponse est simple : « Personnellement, j’ai un malaise de faire payer tout le monde », mais il se dit toutefois prêt à écouter les demandes des étudiants.

Le projet propose de balancer les coûts du laissez-passer par une augmentation de la facture étudiante pour tous les étudiants du campus.

Sports et loisirs

« Faire de Québec la ville la plus sportive en Amérique du Nord. », c’est la promesse qu’a fait Dominique Soucy, candidat de Québec 21 et ex-joueur des Kebs de Québec lors du débat du Forum Jeunesse jeudi soir dernier. Suite à une question de l’animatrice, les trois candidats ont proposé des mesures pour ramener les jeunes adultes vers le sport, un problème important pour les 18-35 ans qui en pratiquent de moins en moins.

« C’est terrible à Québec, c’est terrible. C’est une honte ce qu’on a ici présentement.», rajoute le candidat de Québec 21. Il critique les heures d’ouverture limitées, la faible qualité des infrastructures, le manque de gymnase lors de la saison hivernale et la privatisation de la majorité des ligues sportives pour adulte.

Le candidat de Démocratie Québec, Mbaï Mbaïrewaye, estime que l’Équipe Labeaume investit dans de gros évènements et néglige les infrastructures de quartier. « On oublie l’anneau de glace 70 millions de dollars et on l’investie dans les infrastructures de proximité. Il faut une vue d’ensemble, pour intégrer tous les sports. », soutient-il. Des propos rejetés par le représentant de l’Équipe Labeaume, Jérémie Ernould, qui rappelle les 110 millions de dollars investis depuis 10 ans à Québec.

Consulter le magazine