Laissez-passer universel du bus sur le campus: un projet réalisable

Depuis plusieurs années, la CADEUL travaille sans relâche sur le projet du laissez-passer universel (LPU) afin d’offrir de meilleurs tarifs aux étudiants durant leur session universitaire. Cela pourrait ainsi permettre d’améliorer la congestion routière aux abords du campus universitaire. Le projet connaît un intérêt de plus en plus grandissant auprès des étudiants de l’Université Laval.

« Le LPU est un titre de transport qui permettrait aux étudiants de bénéficier du transport collectif de Québec et de Lévis à un tarif plus économique », explique Vanessa Parent, présidente de la CADEUL. Celle-ci avoue que « c’est un projet bénéfique pour beaucoup d’étudiants ». Même si l’avantage économique est l’un des points forts du projet, il n’en demeure pas moins que c’est une manière d’agir pour le transport durable au sein même du campus universitaire, selon l’association.

Les étudiants : favorables

Aimie-Pier Boisclair Gosselin, étudiante à la maîtrise en orthophonie, reconnait que ce nouveau projet pourrait être très positif. Elle croit que les bénéfices se feront sentir tant pour les étudiants actuels – qui utilisent d’ores et déjà les transports en commun – mais également pour ceux qui ne l’utilisent qu’occasionnellement. « Même s’il y a le système Abonne Bus en ce moment pour les étudiants, ça reste cher pour pouvoir se rendre à l’école, déclare-t-elle en mentionnant l’impact économique potentiel du LPU. 150 $ d’économie par session universitaire, ce n’est pas rien. »

De plus, l’instauration officielle de ce projet constituerait une économie financière importante, selon Fanny Proulx-Cormier, pour sa part étudiante en première année en design de produits. La Lavalloise insiste sur le fait que cette nouvelle tarification inciterait davantage les étudiants à utiliser les transports en commun à l’instar de leur véhicule.

Avis d’experts

Le projet du laissez-passer universel (LPU) fait l’objet de nombreuses recherches menées par des professeurs et des étudiants de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval (ÉSAD). Le professeur E.Owen D. Waygood ainsi qu’Angélique Bojanowski et Laurence Letarte, deux étudiantes, se sont rencontrés pour réfléchir sur les apports d’un LPU à l’Université Laval. Ils sont unanimes : ce projet peut apporter des solutions à des problèmes récurrents au sein même du campus universitaire et sur ses abords. Selon le groupe, un LPU peut à la fois « contribuer à diminuer la congestion routière », mais également aider à « réduire la demande en stationnement pour une institution scolaire ».

Le trio souligne ensuite plusieurs points importants face aux impacts de l’implantation d’un laissez-passer universel au sein d’une ville où le service des transports en commun est offert de manière adéquate. « Les étudiants ayant bénéficié d’un LPU développent l’habitude d’utiliser le transport en commun et sont susceptibles de continuer après la fin de leurs études », explique le collectif. À travers leurs recherches, ils ont également mis en évidence que « dans certaines villes, la majorité des personnes qui adoptent le transport en commun suite à l’instauration d’un LPU ne sont pas des gens qui utilisaient l’automobile, mais plutôt des marcheurs ayant désormais la possibilité de se déplacer avec moins d’efforts ». Cette tendance pourrait toutefois avoir un impact sur la santé des étudiants et diminuer leur activité physique quotidienne.

Les trois experts rappellent qu’un laissez-passer universel pourrait « contribuer à l’étalement urbain » dans une certaine mesure. Dans certaines villes où cette licence est en vigueur, les étudiants envisagent davantage de se loger dans des secteurs plus éloignés du campus, les loyers y étant généralement plus abordables. Le LPU pourrait donc offrir un éventail de solutions pour les étudiants qui souhaitent faire des économies et même diminuer leurs dettes. 

L’Université Laval et le RTC

La CADEUL travaille étroitement avec l’AÉLIÉS ainsi qu’avec l’administration universitaire, le Réseau de Transport de la Capitale (RTC) et la Société de Transport de Lévis (STL) pour mener à terme ce projet. Vanessa Parent reconnaît que les efforts en sont « à l’étape de concilier les points de vue et les demandes de chacun pour bâtir un consensus et s’assurer que le projet soit profitable pour tous ».

L’Université Laval mentionne qu’elle est un partenaire clé dans ce dossier auprès des étudiants et qu’elle compte poursuivre les discussions avec la CADEUL concernant les enjeux de mobilité durable.

Notons que le projet n’est toutefois pas officiellement dans les cartes, le Réseau des transports de la Capitale n’ayant pas voulu répondre aux questions d’Impact Campus.

Qu’est-ce-que le LPU ?

Il s’agit d’un programme qui permettrait à tous les étudiants du campus (le terme « campus » inclut les étudiants du Séminaire et de l’édifice de la Fabrique) de bénéficier d’un accès illimité au transport en commun (Réseau de transport de la Capitale, Société de transport de Lévis et Traversier Québec-Lévis) à un prix moindre.

La cotisation pour le LPU serait applicable pour un crédit d’impôt fédéral de 15 % selon le programme de Crédit d’impôt pour un laissez-passer de transport en commun. Des programmes de la sorte existent déjà dans plus de 20 établissements d’enseignement postsecondaire au Canada, dont l’Université de Sherbrooke.

Source : http://www.cadeul.ulaval.ca/envoi/depliant_LPU.pdf

 

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