Les chargé.es de cours se dotent d’un mandat de grève

Les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval se sont réuni.es le mercredi 22 novembre pour voter un mandat de grève de 10 jours qu’iels menacent d’exercer si les négociations continuent d’être infructueuses. Pour Louis Émond, président du SCCCUL et chargé de cours en enseignement, le vote de l’assemblée montre bien comment les offres proposées par la direction sont « nettement inacceptables » aux yeux de celleux qui donnent 50% de cours à l’Université Laval.

Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

Acceptée à 92.6%, cette menace de grève est proférée en réponse à de récentes propositions patronales que le SCCCUL juge « extrêmement décevantes ». En négociation depuis le printemps dernier, le syndicat reproche notamment à la direction d’offrir des augmentations salariales « en dessous de celles présentées par le gouvernement dans le secteur public » et de tenir à des « reculs importants » dans l’organisation du système de pointage responsable de l’ancienneté.

L’employeur entend donc non seulement refuser de possibles gains, mais tente aussi d’attaquer les victoires des négociations précédentes selon Élisabeth Cyr, vice-présidente du syndicat et chargée de cours à l’École de Langues.

Les enjeux de la négociation tournent certes autour du salaire, mais concernent aussi la précarité et l’adaptation à de nouvelles conditions d’enseignement. Depuis l’apparition des cours en ligne, la surcharge de travail guette plusieurs chargé.es de cours à cause de la « multiplication des modes d’enseignement ».

Les contrats étant presque tous d’une durée d’un an ou moins, la majorité des syndiqué.es vivent une grande précarité. Cela en pousse plusieurs à occuper d’autres emplois, car leur charge de cours ne leur est pas garantie à la session ou à l’année qui vient. De là la volonté du SCCCUL à prolonger la durée des contrats et faire respecter plus assidument le pointage des cours qui calcule l’ancienneté selon laquelle les cours devraient être alloués.

« Notre fonction est permanente, mais les gens qui la font sont toujours temporaires. » – Louis Émond, président du SCCCUL

Les syndiqué.es exigent également des augmentations de salaire censées couvrir non seulement la charge de travail et la précarité de leur position, mais aussi l’effet de la montée du coût de la vie. « Moi je perds de l’argent à travailler à l’Université » explique Jimmy Voisine, chargé de cours en philosophie et en sciences de l’alimentation.

Mis à part des retards dans les périodes d’examens ou dans certaines remises, M. Émond précise qu’une possible grève des chargé.es de cours à la session d’automne n’aurait pas beaucoup d’impact sur les étudiant.es, car celle-ci peut être validée avec les travaux qui ont déjà été faits.

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