Photo : Élia Barbotin

NON à l’UEQ : les deux comités partisans réagissent

Déception du côté du OUI, satisfaction pour le NON. Les deux comités partisans du référendum de l’Union étudiante du Québec (UEQ) ont conclu une campagne ardue la semaine dernière en soulignant le travail acharné de leurs bénévoles. Ils ont accepté de revenir sur leurs efforts, à peine quelques jours après leur dissolution.

 « Après trois semaines de campagne acharnée, c’est toujours très agréable de voir que notre message a été entendu, lance d’emblée Félix Étienne, l’ex-représentant du comité du NON. Nous n’avons jamais pris notre victoire pour acquise et les membres du comité du NON se sont tous et toutes largement investi(e)s dans la campagne, malgré notre manque d’organisation et notre infériorité numérique. Ça a rendu notre victoire d’autant plus satisfaisante. »

D’abord, l’acceptation, puis la déception. Ce sont les émotions qu’a vécues le comité du OUI à la suite du résultat. « Ceci dit, le résultat est clair, mais on est quand même allé convaincre 3243 étudiants de voter pour notre option, l’option du oui, l’option du mouvement étudiant qui va chercher des gains », estime Guillaume François Larouche, ex-représentant du OUI.

L’étudiant en droit souligne également le taux de participation élevé. « Quand on regarde le taux de participation, qui est l’un des plus élevés de l’histoire de la CADEUL, on se dit que c’est une deuxième victoire. »

Un climat difficile

Que ce soit à la CADEUL, du côté du NON ou du OUI, on dénote un climat référendaire très tendu. L’ex-représentant du OUI critique certains propos tenus sur les réseaux sociaux. « Je ne vise aucun individu en particulier, mais il y a des choses qui ont été dites dans cette campagne qui ont blessé certaines personnes. Ça, c’est décevant pour la démocratie étudiante », soutient-il.

Il cible principalement les propos émis sur la page Spotted Université Laval, qui a « peut-être eu un effet domino » contre le comité du OUI. « Parce que c’est facile, de surcroit avec un faux compte, de dire des choses qui sont fausses, de faire de la diffamation », explique le finissant en droit. Il ne se dit toutefois pas amer du résultat, mais plutôt satisfait du travail accompli.

Du côté du NON, l’ex-représentant du comité estime que le cadre référendaire a eu un impact considérable dans ce climat. « Nous croyons que le cadre dans lequel ce référendum a eu lieu est pour quelque chose dans le caractère acrimonieux des débats. » Deux référendums en l’espace de deux ans seulement amènent beaucoup de questionnements et d’animosité, selon lui.

« Il faut aussi reconnaitre que l’engagement très marqué de la part de certain(e)s exécutant(e)s de la CADEUL aux côtés du comité du OUI a été perçu très négativement de la part de plusieurs partisan(e)s du NON », ajoute Félix Étienne. Ce n’est pas le rôle des exécutant(e)s de la CADEUL de s’impliquer dans les comités partisans, aux dires de l’étudiant.

D’un côté comme de l’autre, on rappelle que les propos haineux et les attaques de nature personnelle n’ont jamais été encouragés. « Nous n’encourageons évidemment pas les attaques de nature personnelle, qui n’ajoutent rien de constructif au débat, mais ce sont des choses qui arrivent malheureusement », dit le comité du NON par écrit.

« Je salue celle qui a débattu avec moi, c’était des débats, dans l’ensemble, d’idées. Il y eu quelques erreurs de fait, mais j’imagine que ce n’était volontaire. Dans ce contexte-là, on a été capable de débattre sainement. Ça n’aurait pas pu être autrement, car c’était face to face », croit Guillaume François Larouche.

Expliquer le résultat

« Lorsqu’on a un projet, on a le fardeau de la preuve, on doit convaincre », mentionne l’ex-représentant du comité pour l’affiliation à l’UEQ en tentant d’expliquer le résultat du référendum. De plus, le climat référendaire sur les réseaux sociaux a été néfaste pour le OUI, croit-il. Il ne désire toutefois pas commenter le choix des étudiantes et étudiants de l’UL en soulignant « que le résultat est clair ».

Pour Félix Étienne, la victoire s’inscrit dans un contexte plus généralisé au sein du mouvement étudiant au Québec : « les associations étudiantes nationales ne sont plus considérées comme des véhicules pertinents par les étudiant(e)s du Québec pour faire entendre leurs revendications et organiser leurs luttes ». Il mentionne en exemple certaines initiatives étudiantes indépendantes des associations nationales telles que la CRAIES ou la Campagne unitaire pour le travail étudiant (CUTE).

« Plutôt que de vouloir se doter d’une structure supplémentaire, tentons de faire mieux et d’impliquer davantage des étudiant(e)s dans les associations qui existent déjà », conclut-il.

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