Semaine de perturbation contre l’austérité en éducation

Une semaine mouvementée s’est achevée hier, lundi, au Québec avec la tenue d’une manifestation organisée par la division régionale de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). En cause : les coupes budgétaires en éducation. Retour sur les moments forts de la semaine.  

Photo : Alice Chiche
Photo : Alice Chiche

À l’occasion de la Journée mondiale des enseignants et des enseignantes, le Front Régional d’Action à Québec de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (FRAQ-ASSÉ) organisait un rassemblement devant l’Assemblée nationale, lundi 5 octobre.

Environ 250 personnes se sont réunies devant l’Assemblée nationale pour critiquer l’attitude du gouvernement libéral dans les négociations avec les enseignants. Plusieurs étudiants étaient sur place pour appuyer les enseignants, dont Steeve Huppé, qui poursuit des études en sociologie à l’Université Laval. « Ce que je constate, c’est que les mesures d’austérité rendent dangereux le travail des profs », dénonce-t-il en soulignant l’importance des dépressions chez les professeurs. De son côté, Frédérique, étudiante en psychologie, met de l’avant la nécessite de rallier tous les groupes sociaux à la cause des enseignants.

Selon Sacha Calixte, professeur au Cégep Limoilou, les négociations vont très mal avec le gouvernement. Il critique notamment la position gouvernementale sur la question des augmentations salariales qui, d’après lui, ne couvrent pas l’inflation. L’enjeu des tâches des enseignants ainsi que celui de l’augmentation du nombre d’élèves dans les classes suscite des préoccupations.

« C’est une bonne manif, c’est le début de la

Photo : Alice Chiche
Photo : Alice Chiche

lutte », se réjouit Simon Marcoux-Piché, porte-parole du FRAQ-ASSÉ. Il est d’avis que cette manifestation s’inscrit dans une escalade des moyens de pression. Également étudiant à l’Université Laval, Simon estime qu’une pluralité de moyens existe pour établir un réel rapport de force, la grève n’étant pas écartée.

3 octobre

La semaine dernière, le Front commun organisait un grand rassemblement à Montréal. Sous le thème “Avec nous dans la rue”, cette grande marche nationale à l’initiative des principaux groupes syndicaux du Québec a rassemblé plus de 100 000 personnes, selon plusieurs observateurs. La manifestation a eu pour but de supporter les travailleurs et travailleuses du secteur public. Les acteurs ont dénoncé l’inaction du gouvernement dans les négociations de leurs conventions collectives. 

30 septembre

Le Regroupement des étudiantes et étudiants en arts visuels de l’Université Laval (RÉÉAV) et le Regroupement des étudiantes et étudiants en sociologie (RÉSUL) ont déclenché une grève en appui aux enseignants et groupes communautaires qui manifestaient à Québec et Montréal. Cette journée-là, ils étaient 35 000 à manifester dans les rues de la métropole pour dénoncer les coupures en éducation.

À Québec, le Regroupement d’éducation populaire et d’action communautaire (REPAC) organisait une action de contestation au centre-ville. Des acteurs communautaires en provenance de partout en province se sont réunis pour bloquer pacifiquement l’accès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Ils revendiquent entre autres un plus grand financement de la part du gouvernement. 

Du côté des associations étudiantes, les étudiants en arts visuels ainsi que ceux de sociologie (1er et 2e cycles) ont adopté un débrayage pour soutenir les manifestants dans la rue. Le responsable du comité politique de l’Association des chercheuses et chercheurs étudiants en sociologie (ACCES) explique que l’intention est de créer un momentum vers la convergence des luttes contre l’austérité imposée par le gouvernement libéral.   

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